Voyage

Notre tour de France à vélo s’est déroulé de février à juin 2022. Dans cette page, nous revenons sur le comment du voyage. C’est à dire sur la manière dont nous l’avons réalisé.

La génèse

Il était une fois un Nathan qui venait de terminer son contrat dans une entreprise de traitement de l’eau et qui avait envie de partir faire un tour des acteurs alternatifs de la gestion de l’eau. Il repris contact avec son ami Victor, alors ingénieur en collectivité territorial en Normandie. A l’époque, Victor travaillait comme un dingue et avait aussi envie de prendre du recul sur son activité professionnelle. De part son parcours, il avait le sentiment que quelque chose devait être exploré dans la gestion de nos eaux usées, que quelque chose ne fonctionnait plus dans le système actuel.

Après quelques recherches et moultes discussions, les deux compagnons se sont mis d’accord sur leur envie d’explorer la cuvette et de le faire d’une manière originale : à bicyclette pardi ! Quitte à parler de selles autant se déplacer dessus !

 

Il faut savoir que c’était notre premier long voyage à vélo. Au début, nous n’avions aucun matériel. Il a fallu nous équiper. Pour cela, 2-3 coups de fils à des ami.e.s qui ont déjà fait l’expérience du cyclotourisme et le tour est réglé. Malgré notre contrainte budgétaire, nous avons trouvé chaussure à notre pied. Si vous voulez en savoir plus sur nos fidèles destriers, nous avons fait un article spécifique là-dessus dans l’onglet « les tips du voyage à vélo« .

Avec la peur du froid et de l’effort physique, nous avons, comme de vrais débutants, emporté énormément d’affaires dans nos sacoches. Nos vélos, sacoches comprises, faisaient entre 45 et 50kg chacun. C’est beaucoup trop pour monter les cols pyrénéens ! Mais tant pis, on a pris le temps. Et même certaines fois, pour être à l’heure à un rendez-vous, nous avons pris le train. C’est pas grave. C’est aussi ça un voyage à vélo. Il faut avant tout prendre du plaisir à rouler.

Autre point important, nous voulions garder une trace de tous nos échanges avec les professionnels de l’assainissement. Sans trop savoir connaitre le rendu final du voyage, nous avons embarqué avec nous des micros, un enregistreur, nos ordinateurs et un appareil photo. Toutes ces choses sont lourdes certes mais elles nous laissent tellement de souvenir de ce périple que ça valait la peine de les emporter.

Le trajet

Pour commencer, attardons-nous sur le tracé. Pour le définir, plusieurs paramètres sont rentrés en compte. Le principal c’est les acteurs de l’assainissement que nous avions déjà identifiés avant de partir. Cela représentait une quinzaine de structure environ. Un chiffre qui a vite doublé au fur à mesure que le bouche à oreille a fait son effet. L’autre critère s’était bien évidemment le froid. Nous avons démarré par le sud pour ensuite remonter vers le nord avec le printemps. Et pour finir, nous avons détaillé le parcours à l’aide d’un outil GPS (BRouter) qui privilégiais les itinéraires vélos. Nous le forcions à passer par les endroits où nous avions des connaissances. Autant joindre l’utile à l’agréable en nous arrêtant chez les ami.e.s au passage.

Crédit : Jérémy Masse

Pour avoir plus de détails et pouvoir zoomer sur notre trajet :

Un départ de la citée phocéenne

Victor vient d’Ardèche initialement et Nathan vit à Marseille. Nous avons donc fait le choix de partir de Marseille pour commencer notre périple. Victor a réalisé le trajet Ardèche-Marseille en amont du séjour. Ca lui a permis de s’entraîner et de se mettre dans le bain.

Un premier mois pour traverser le sud de la France

Nous sommes partis en février et avons commencé par le sud. Comme ça, on évitait de se « cailler les miches ». Les premiers acteurs que l’on a rencontré se situaient aux alentours de la Ville de Montpellier. Notre trajet s’est ensuite poursuit jusqu’à la « ville rose » où nous avons eu l’occasion de visiter plusieurs installations de toilettes dans des bidonvilles notamment. Entre temps, quelques détours furent obligatoires. Ils nous ont permis de nous confronter au dénivelé : Albi, l’Ariège et le Gers. Nous avons terminé cette partie sud en remontant sur Bordeaux où nous avions de nombreux acteurs à rencontrer.

Cap plein nord avec un passage chez les bretons

A partir de Bordeaux, nous sommes remontés plein nord en passant par la Corrèze où nous avons eu la chance de participer aux Rencontres annuelles du RAE nommées les « Intestinales » ! 3 jours intenses durant lesquels nous avons participé à la vie de l’association et nourrit notre projet par l’échange et la confrontation des points de vue présents au sein de ce réseau. Notre route continua ensuite vers Poitiers, puis Nantes. La Bretagne étant proche, nous ne pouvions passer à côté. Ainsi, nous avons roulé en territoire breton du côté de Vannes, Saint-Brieuc, Saint-Malo et Dol-de-Bretagne.

Traverser la Normandie pour rejoindre Paris

La Bretagne nous a fait rejoindre l’eurovélo n°4 reliant Roscoff à Kiev. Nous l’avons empruntée pour aborder la Normandie et atteindre la Seine. L’axe le Havre – Paris nous a fais rejoindre facilement la capitale où nous avons interrogé plusieurs acteurs. Malheureusement, on n’échappe pas à la centralité française qu’est Paris. De nombreux universitaires y sont présents et nous avons été contraints d’y rester 1 semaine entière !

Le nord-est sera pour une autre fois

Nous avons malheureusement manqué de temps pour contempler et découvrir les nombreux paysages que proposent le nord, le centre et l’est de la France. Après notre halte parisienne, nous avons pris le train à partir de Paris pour nous rendre directement en Suisse et aborder les Alpes avec des mollets déjà bien entraînés.

Le sud est, une partie de plaisir

Nous avons mis le pied sur le sol Suisse à Zurich. Un ami nous y fera visiter le prestigieux institut EAWAG, connu mondialement pour ses travaux dans le domaine de l’eau. Nous avons ensuite traversé la Suisse en passant par le « pays d’en haut »,  un territoire dans lequel vit Philippe Morrier-Genoud, un spécialiste du lombricompostage. On termina notre séjour chez les helvètes par Genève. 

La capitale des Alpes Françaises, Grenoble, fut rejointe après un beau parcours par Annecy et le lac du Bourget. Par manque de temps, nous avons pris le train pour arriver à Lyon et y rencontrer des universitaires. Notre voyage s’est finalement clôturé dans la Drôme où nous avons réalisé nos derniers interviews pour ensuite atterrir en Ardèche.

Nous sommes partis de Marseille, de l’appartement de Nathan pour finir chez Victor en Ardèche. La boucle est bouclée !

Les moyens

Comme vous avez pu le voir sur ce site internet et sur nos réseaux sociaux, la transparence fait partie des valeurs qui nous ont guidées dans ce voyage. Il est donc logique et normal que nous vous indiquions les moyens que nous avons employés pour le réaliser et en particulier le budget utilisé.

Tout d’abord, nous appelons que nous n’avions pas d’économies personnelles très conséquentes. De plus, nous avions envie de diffuser au grand public l’ensemble des informations récoltées dans le périple. Il nous semblait donc acceptable que nous ne prenions pas tout à notre charge. C’est pourquoi, ce voyage a pu essentiellement se faire grâce à nos soutiens. Et oui, car tout au long de notre parcours, des gens nous ont accueillis pour dormir, pour manger ou simplement pour nous renseigner sur les meilleurs endroits où passer. Vous l’aurez compris, nous avions fais le choix de ne rien dépenser sur le plan du logement. En plus de ça, nous avions pris une tente qui nous permettait de faire du camping sauvage de temps à autre.

En terme de nourriture, nous avons également très peu dépensé car le soir et le petit-déjeuner était généralement pris en charge par nos hôtes. Merci à eux ! Nous avons tout de même dû nous payer les casses-croûtes du midi, les bars céréales qui nous permettaient d’avancer et l’intégralité de notre nourriture dans les endroits où nous restions 1 semaine. Et ça, sans compter les quelques produits locaux que nous glanions dans les fermes sur la route et que nous amenions à nos hôtes le soir. Finalement, durant le périple, nous avions très peu de dépenses.

Le reste de nos frais était représenté par l’achat du matériel en amont du voyage. Tout ce qui est vélo et accessoires de cyclistes nous a coûté 1293€ à deux. Et le matériel radiophonique et photo nous sont revenus à 1164€ au total. Tout a bien évidemment été acheté en occasion.

Pour finir, nous avons pris le temps à plusieurs reprises. Bien souvent il s’agissait de TER sur de courtes distances. C’est plus simple avec les vélos chargés à bloc. Mais nous avons été contraint de prendre le TGV pour aller en Suisse. Et ce trajet nous a coûté un peu de sous.

Alors comment financer tout ça ? Et bien nous avions fais le choix de lancer une campagne de financement participatif sur nos réseaux sociaux et dans notre entourage avant notre départ. Le nombre de participants ne fût pas énorme (70) mais le montant de chaque participation était important (jusqu’à plus de 100€ pour certain.e.s). Nous ne pensions pas que la cagnotte allait si bien fonctionner ! Grâce à tout ces soutiens, nous avons pu récolter 5260€, ce qui nous a permis de nous rembourser l’intégralité des dépenses du voyage en lui même et environ la moitié du matériel. Nous avons eu de la chance !

Si vous souhaitez connaitre notre budget plus en détails, nous vous avons fais une petite illustration ci-dessous :

Pour information, la partie « autres » comprend les frais d’hébergement du site web durant le voyage, la participation aux intestinales durant le voyage et la réalisation de supports de communication (stickers, cartes postales souvenirs, impressions photos, etc.).

Au final

Nous ressortons de cette aventure grandit. Au-delà d’explorer la cuvette des toilettes de fond en comble, nous y avons rencontré tout un tas de personnes incroyables ! Des gens qui ont fais des choix de vie inspirant, des gens qui se sont lancés dans des projets innovants, des gens qui croient en l’avenir et au changement, des gens qui testent, des gens ancrés dans leur territoire, des gens militants, des gens créatifs, … Bref, croiser le chemin de toutes ces personnes nous a fais évoluer. On peut même dire que cet ensemble constitue aujourd’hui pour nous une grande famille avec laquelle nous gardons encore de nombreux liens.

Ce voyage fût donc en premier lieu des rencontres mais aussi une expérience physique et sportive incroyable ! Nos corps se sont, au fil des kilomètres, modelés. Nous avons pris conscience que le voyage à vélo est accessible à n’importe qui. Il suffit d’avoir le temps et de prendre le temps. Comme dis l’adage, ce n’est pas la destination qui compte mais bien le chemin parcouru pour y arriver.

Aujourd’hui, le voyage s’est poursuivit. D’une autre manière certes mais on peut dire qu’il a fais des petits. L’exploration des toilettes ne s’est pas arrêtée là. Nous continuons à la faire vivre en menant différentes actions au sein de l’association Circulus. Nous vous invitons à en prendre connaissance dans l’onglet « Créations« .