Pour celles et ceux qui ne le savent pas, nous faisons tous les deux partis de l’association le Réseau d’Assainissement Ecologique (RAE). Notre idée de voyage a émergé avec l’envie de faire un tour à vélo des adhérent.e.s de cette association. C’est comme ça que nous avons esquissé notre parcours.
Mais une fois que nous avions des points de passage positionnés sur la carte , comment faisions-nous pour tracer notre itinéraire exact ? Quel chemin devions-nous emprunter ?
Heureusement pour ça, il existe de supers outils informatiques. Pour le vélo, nous en connaissons trois : Géovélo, BRouter et Komoot. Il doit en exister d’autres mais nous ne parlerons ici que de ce que l’on connaît. Alors commençons tout d’abord par vous en décrire le principe. Ces applications fonctionnent toutes les trois à partir des données d’open street map. Elles sont de super calculateurs qui vont pouvoir vous proposer un itinéraire précis pour aller d’un point A à un point B en fonction des paramètres que vous lui donnez. Il est possible de choisir quel type de sport vous faites : vélo de route, VTT, gravel ou vélo de voyage, etc. Certaines applications sont également utilisables à pied pour de la randonnée ou du trail. En effet, selon le sport que vous indiquez, les applications ne vous feront pas passer par les mêmes chemins et ne prendront pas en compte la même vitesse de déplacement.
Prenons donc le cas qui nous intéresse, celui du vélo de voyage. En général, ces applications se basent sur une moyenne de 15 à 17km/h sur du plat. Elles prennent en compte le fait que vous avez un vélo chargé. En revanche, elles ne sont pas en relation avec les prévisions météo du lendemain ou des jours à venir et ne prennent en compte ni la puissance, ni l’orientation du vent. Une fois le sport indiqué, vous pouvez demander à ce que l’application privilégie :
- les pistes cyclables ;
- de suivre les lignes de niveau ;
- d’éviter les villes ou centre-bourg ;
- etc.
Si certains endroits vous paraissent dangereux (centrale nucléaire, grandes raffineries, autoroutes, terrain militaire, etc.), il est possible d’indiquer à l’application que c’est une zone que l’on veut contourner/éviter.
Une fois les points de départ et d’arrivée indiqués, l’application vous calcule un itinéraire conseillé et vous indique a minima : la distance globale, le dénivelé positif, le dénivelé négatif, les zones de fortes pentes ainsi que la durée estimée pour parcourir l’itinéraire. Cela permet de voir directement si c’est réalisable en 1 jour ou s’il va vous falloir plusieurs jours pour atteindre votre objectif. Nous utilisions principalement l’outil BRouter durant notre voyage. Après expérience, nous rajoutions généralement 1/5ème du temps estimé pour arriver à notre durée globale de trajet. En effet, nous mettions systématiquement plus de temps que l’estimation faite par BRouter. Trois raisons à cela, soit nous sommes hyper lents (ce qui est en partie vrai vu que c’était notre premier vrai voyage à vélo et que nous étions hyper chargés), soit nous avions souvent le vent de face (ce qui est arrivé un peu trop souvent à notre goût, même en descendant la vallée du Rhône!) ou soit l’outil surestimait un peu nos capacités physiques. Attention également à ne pas vous faire avoir sur les horaires. Dans les durées de trajet estimées, ces outils ne prennent pas en compte les quelques arrêts (pour acheter du pain par exemple ou remplir son bidon d’eau) ni les pauses du midi pour manger. Ces moments sont à ajouter à la durée totale estimée.
D’ailleurs, ce n’est pas le cas de BRouter mais certains outils de ce type vous propose d’indiquer votre corpulence, votre taille, votre poids, votre alimentation, etc. pour affiner leurs propositions d’itinéraires. Toutefois, par souci de protection de nos données personnelles, nous nous refusons à renseigner ce type d’informations.
Pour vous donner quelques ordres de grandeurs, une grosse journée pour nous correspondait à une durée estimée par l’outil BRouter de 5 à 6h passées sur nos selles. Au-delà, nous privilégions de faire les étapes en deux ou trois jours. Les plus petites journées que nous faisions étaient de l’ordre de 2 à 3h (durée estimée par BRouter). Il s’agissait parfois de demi-journée seulement. Bien évidemment, cela pouvait varier en fonction du dénivelé positif ou du nombre de kilomètres ainsi que de notre niveau de fatigue au réveil. Ces deux facteurs se ressentent aussi vite dans les jambes !
Une fois que vous avez votre tracé, deux options s’offrent à vous suivant l’outil que vous utilisez et ses fonctionnalités :
– télécharger la trace GPS et l’intégrer à votre outil de navigation (sur GPS ou téléphone : google map pour les plus fréquents et OsmAnd pour ceux qui se soucient de leurs données personnelles).
– télécharger l’application sur votre smartphone et suivre la trace proposée directement par l’application avec l’outil de navigation. Si vous n’avez pas envie d’utiliser vos données mobiles, il est possible de télécharger les cartes en avance sur votre application et d’utiliser la navigation hors connexion 3G, 4G ou 5G.
En guise de synthèse, voici un rapide comparatif des 3 applications citées :
– Komoot (https://www.komoot.com/fr-fr) : créée en 2010, c’est l’outil le plus répandu chez les cyclistes actuellement (6 millions d’utilisateurs revendiqués). Il dispose d’une application mobile avec navigation vous permettant de suivre votre itinéraire en direct. Il calcule également vos performances physiques durant votre parcours (durée, vitesse, etc.) et vous permet de les partager à votre communauté en ligne (possibilité de poster un texte et des photos également). L’application est développée par l’entreprise Komoot et est par conséquent privée. Pour l’utiliser, il faut se créer un compte. L’application est payante mais son coût est raisonnable. Il s’agit d’un paiement en 1 fois allant de 4€ à 30€ de la plus petite à la meilleure offre. Une fois le paiement effectué, vous avez l’application à vie ! Il existe également une offre premium à 5€/mois mais nous n’avons pas trop compris de quoi elle était composée. Nous ne l’avons pas du tout utilisé dans notre voyage donc on ne peut pas vous en dire plus.
– Géovélo (https://geovelo.app/fr/) : créée en 2013, c’est outil franco-français. En effet, il est initié par une entreprise nantaise. L’application est développée en open source. Elle est gratuite. Elle possède par ailleurs des partenariats avec de nombreuses villes et métropoles françaises pour les aider dans leurs aménagements cyclables (avec les retours de leurs utilisateurs notamment) ainsi que leur mise à jour sur les cartes open street map. Elle possède également une application mobile avec une fonctionnalité de navigation permettant de suivre son itinéraire en direct de sa bicyclette. Un compte doit également être créé pour utiliser l’application. Nous l’avons un peu testée durant le voyage. Nous l’avons trouvé facile d’utilisation et performante sur le calcul d’itinéraire. En revanche, la partie navigation faisait pas mal buguer nos téléphones. Nous l’avons donc très peu utilisée.
– BRouter (https://brouter.damsy.net/latest/#map=6/48.122/10.920/cyclosm) : C’est un outil libre et gratuit. Il est hébergé sur GitHub en Allemagne mais les développeurs sont multiples et répartis dans le monde entier. Il ne nécessite pas de création de compte. Il possède une application mobile et peut être intégré à l’outil GPS libre « OsmAnd » mais nous n’avons pas testé cette option là. Nous avons le plus souvent utilisé BRouter en ligne via un navigateur. Les itinéraires renvoyés sont de super qualité ! Nous avons eu seulement deux petits couacs avec durant tout le voyage : nous nous sommes retrouvés une première fois sur un chemin de VTT et la deuxième fois, nous devions traverser une rivière sur un pont qui n’existait que l’été seulement (Loire à vélo). Pour le deuxième coup, ce n’est vraiment pas de la faute de BRouter.
Voulant au maximum employer des outils issues de la communauté du Libre, nous avons principalement utilisé BRouter. En revanche, nous l’avons utilisé via un navigateur web et téléchargions les traces GPS sur notre smartphone. Avec les traces GPS, deux choix s’offraient à nous :
– rentrer la trace gpx dans notre application GPS et installer notre téléphone sur notre guidon à l’aide d’un support ;
– transférer la trace gpx sur un GPS de vélo
Nous n’avions aucune envie de passer notre voyage les yeux rivés sur notre smartphone pour savoir s’il faut tourner à gauche ou à droite. De plus, ce mode de fonctionnement allait consommer une grande partie de la batterie de nos téléphones. Par chance, le père de Nathan est cycliste. Il utilise un petit GPS vélo qu’il nous a gentiment prêté pour le voyage. Il s’agit d’un GPS qui joue également le rôle de compteur vélo. On envoyait donc la trace gpx dessus et le GPS nous la faisait suivre. Grosso modo, le GPS indique simplement des flèches (droite, gauche, tout droit) pour donner la direction. Dans les nouvelles versions, une petite carte peut être visualisée mais ne permet pas d’avoir une vision de l’ensemble du trajet. Un mode « basse consommation » existe sur ces appareils. Ils se mettent en veille. L’écran est donc noir et se rallume uniquement lorsque l’on doit prendre un embranchement. Il reste en veille si l’on doit aller tout droit. On peut également le faire « biper » si l’on dévie de notre itinéraire. Le GPS peut alors calculer un nouvel itinéraire pour nous faire retrouver la trace gpx initiale.
Ces appareils ont en général une très grande autonomie. Ils résistent à deux-trois gouttes mais pour la plupart, il vaut mieux les rentrer dans la sacoche lorsqu’il pleut de trop. Comme ils font compteurs, il est possible de récupérer les données techniques de votre parcours. On peut les brancher à un ordinateur très facilement pour y téléverser les traces gpx ou bien télécharger une application mobile spécifique qui vous permet de les téléverser via le wifi ou le Bluetooth.
Ils constituent un petit budget au départ d’un voyage. Pour du cyclotourisme, pas besoin du GPS dernier cri avec toutes les fonctionnalités. Les anciens modèles en vente sur Leboncoin vous suffiront largement. Vous trouverez votre bonheur entre 60 et 100€ suivant l’utilisation que vous voulez en avoir. Étant en itinérance pendant un bon bout de temps, il était plus pratique pour nous d’avoir une fonctionnalité Bluetooth pour pouvoir téléverser les traces gpx directement à partir de notre smartphone sans avoir à ouvrir l’ordinateur. Sinon cela demande une petite logistique de bien penser à rentrer dans le GPS la veille au soir les traces du lendemain.
Bref, si nous avions quelque chose à recommander si vous ne voulez pas avoir les yeux rivés sur votre téléphone, prenez un GPS/compteur de cyclistes ! ou restez aux cartes IGN, ça marche très bien aussi.
Encore une fois, tout dépend de votre philosophie de voyage. Dans notre aventure, nous avions des points de rendez-vous précis avec des interviews programmés 1 à 2 semaines à l’avance avec certaines personnes. Nous avions donc des distances précises à parcourir dans la journée et ne pouvions pas trop nous permettre de nous perdre. Dans un voyage où vous souhaitez prendre le temps, vivre au rythme de la nature et ne surtout pas vous presser, les cartes IGN sont le meilleur moyen de garder l’esprit poétique du voyage. Elles vous apportent également une meilleure lectuPre du territoire, des paysages et en même temps laisse la possibilité de se laisser porter par le hasard des rencontres.
merci pour cet article. Perso, je revendique l’appartenance de GeoVelo à la Touraine, mais c’est pas grave 😉
J’adore les calculs de GéoVélo.
Brouter intégré à Osmand me fait rêver, notamment parce-qu’il offre la possibilité de calculer la route très vite et sans connexion à Internet. Seulement, il est possible de le paramétrer très finement et je ne suis vraiment pas assez geek pour le faire.
Si seulement je pouvais obtenir la qualité de calcul de GéoVélo dans Brouter pour une utilisation avec Osmand, je serais le plus heureux des cyclistes!
À noter qu’Osmand permet d’intégrer gratuitement les cartes IGN. Depuis que j’ai découvert ça, je suis comme un fou. https://randovelo.touteslatitudes.fr/osmand/osmand-acquisition-carte-ign/
Les GPS vélo sont pratiques pour le déplacement en lui-même: pratique, peu énergivore et possibilité d’avoir d’autres infos sur le trajet (les côtes notamment). Mais je les trouve très décevants pour la préparation/calcul d’un itinéraire. C’est là qu’Osmand et tout ces outils sont supers.
Moins fan de Komoot. C’est sympa, utlisé comme un réseau social, pour partager les traces, mais je suis un peu décu en fait. Je ne trouve pas le calcul très intéressant.