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Acheter son vélo, un vrai défi

Avant de partir, Nathan était le seul à avoir déjà fait un voyage à vélo. C’était au printemps dernier. Il était parti 3 semaines dans le Jura avec des copains. Pour ce voyage, il avait pris son vieux VTT. Cette fois-ci, pour le tour de France, il a envie d’investir dans un meilleur vélo.

Nathan est le seul de nous deux à savoir que le cyclotourisme lui plaît. A terme, il se voit bien partir pour de longs voyages à vélo à l’autre bout du monde. Bref, il est prêt à investir dans une belle bécane !

A la différence de Nathan, Victor a seulement pratiqué le vélo en ville durant ses études. Quelques sorties vélos de route avec son père étant jeune mais rien ne justifiant d’une expertise en la matière. Autant vous dire qu’il n’y connaissait pas grand chose avant de s’y intéresser. Sa démarche ? Demander plein de conseils autour de lui. Il a notamment passé du temps au téléphone avec Nathan bien sûr, mais aussi avec Niels, son père, Antoine, Ulysse, Lydia et Paul. Toutes ces discussions lui ont permis d’avoir quelques notions et surtout de comprendre comment chercher un vélo d’occasion.

Nous sommes en septembre 2021. Les ruptures d’approvisionnement se font sentir. Il est quasi impossible de trouver du neuf. On se tourne alors vers le marché de l’occasion. Pour nous, c’est aussi une manière d’être en phase avec nos valeurs : réutiliser et réemployer plutôt qu’acheter neuf. Mais là aussi, ce n’est pas facile. Le marché de l’occasion est tendu et les prix s’envolent.

Assez vite, la conjoncture du moment fait renoncer Nathan à l’achat de la Rolls-Royce du vélo de voyage. Sa fourchette de prix est revue à la baisse. Nous sommes tous les deux prêts à dépenser 500 euros maximum. Une fois la question du prix tranchée, nous nous sommes attardés sur de nombreux autres facteurs que nous vous exposons ici.

Comme pour tout achat, la première question à se poser est celle de l’usage. Nous étions ici sur un défi sportif et une aventure. Le vélo électrique a donc directement été mis de côté. Ensuite, comme expliqué précédemment, il a fallu se poser la question de ce qu’on comptait faire avec ce vélo. Est-ce simplement pour voyager en France et dans des pays occidentaux ? Ou bien veut-on faire le tour du monde avec et pouvoir rouler au milieu de nul part ? Combien de kilomètres comptons-nous faire avec ? Veut-on garder ce vélo toute notre vie et faire plus de 15 000 km ou bien est-ce simplement pour faire quelques séjours ponctuels de 1 à 2 semaines lors de nos vacances ?

Pour cela, il faut arriver à se projeter dans le temps long. Ce n’est pas facile. Finalement, étant limité par le budget, nous retournons la situation à notre avantage. Nous voulons prouver qu’il est facile de voyager en vélo en France avec peu d’argent. Pas besoin d’un vélo tip top. Le bas de gamme est largement suffisant pour ce que l’on a prévu de faire. Dans le pire des cas, la France est peuplée de magasins et d’ateliers de réparation vélo. Ils se sont même mis en réseau (« l’Heureux Cyclage ») ! En voyage, cela permet de pouvoir être dépanné/aidé/accueilli dans n’importe quel atelier du réseau si tu es adhérent.e à un autre atelier membre – « Les voyageureuse » (Cliquez ici pour en savoir plus).

Comme pour tout achat d’occasion, avant d’aller voir l’objet en lui-même, il est important de poser un certain nombre de questions au propriétaire : Combien de kilomètres a-t-il parcouru ? Quel type de chemin empruntiez-vous avec ? Comment le chargiez-vous ? Avez-vous déjà dû changer la transmission ? Avez-vous dû changer d’autres pièces ?

D’après notre petite expérience, nous avons essayé de faire un résumé des quelques éléments à regarder lorsque l’on souhaite acheter un vélo de voyage d’occasion :

– le cadre ;

– la transmission ;

– les roues ;

– les freins ;

– la fourche et le guidon ;

– la selle ;

– les accessoires divers et variés ;

Si l’on devait décrire le vélo de voyage type, cela serait : un cadre acier ou alu, des roues en 26 ou 28 pouces, au minimum 3×8 vitesses, des freins V-Brake, des pneus 30-35mm, un porte-bagage arrière, un guidon plat ou papillon, une selle confortable et des lumières adaptées.

Nos vélos sur les champs élysées

Mais nous vous proposons de rentrer plus dans le détail.

Le cadre :

Vous avez sûrement entendu parler des marques spécialisées dans le vélo de voyage : Fahrradmanufaltur, Surly, Kona, Trek, etc. En général, c’est la première chose que l’on regarde au début. Elles font du super travail effectivement et sont un gage de qualité mais en neuf, vous trouverez difficilement des vélos en dessous de 1000€. Après, vous avez un grand nombre de marques de cadre local. En effet, dans le temps, il existait de nombreux « cadreurs » un peu partout en France. Là, seuls les connaisseurs les reconnaîtront à force d’aiguiser leur œil. Récemment, il y a un léger retour des cadreurs et des manufactures locales. Il faut en général compter 1000€ à 2000€ pour le cadre nu fait sur mesure. Mais sincèrement, on peut se faire un vélo de voyage avec n’importe quel cadre. Pensez au bon vieux cadre Peugeot que l’on appelait à l’époque « la randonneuse ».

Petite astuce également, faites attention aux mots clés que vous utilisez lors de vos recherches sur Leboncoin ou 2èmemain. Généralement, si vous ajoutez le mot « voyage » à votre rechercher, les annonces sur lesquelles vous tomberez seront généralement plus chères. Les vendeurs réguliers s’en donnent à cœur joie d’augmenter les prix sur ce type de produit.

Il existe aujourd’hui plusieurs matériaux pour les cadres de vélos. Les principaux sont l’acier, l’aluminium et le carbone. Les cadres en carbone sont plus fréquents sur les vélos de route. Pour du vélo de voyage, on partira majoritairement sur des cadres acier ou aluminium.

Quand vous discutez avec des passionnés de cyclotourisme, beaucoup vous diront de prendre un cadre en acier. L’idée derrière est de pouvoir rapidement le réparer si jamais celui-ci se casse. C’est à dire pouvoir trouver un poste à souder dans n’importe quelle ferme du coin et ressouder votre cadre. Et oui, car l’acier se soude facilement alors que l’aluminium non. Il n’empêche, pour tout ça : 1- il faut savoir souder à l’arc et 2- vous ne vivrez cette situation que si vous faites un long voyage du type tour du monde et que vous vous retrouvez dans un coin paumé. De plus, les cadres en aluminium d’aujourd’hui sont nettement plus solides que les anciens et il est très rare qu’ils cassent. L’avantage de l’aluminium c’est aussi qu’il est plus léger que l’acier. Bref, pour notre aventure française et suisse, le choix du matériau importe peu finalement.

Pour le cadre, le plus important c’est de choisir la bonne taille. Pour ça, le mieux est de l’essayer. Au début, vous pouvez aussi aller chez un réparateur de vélo et lui demander quelle est la taille qui vous correspond. Il faut aussi que les dimensions du cadre vous conviennent. Il faut que vous soyez bien dessus, à l’aise pour changer les vitesses et rester des heures dessus sans avoir mal au dos.

L’autre facteur, c’est aussi le poids. Si vous voulez faire beaucoup de montagne, c’est important. Sinon, ce n’est pas primordial. Autant être un peu plus lourd et avoir un cadre solide qui va durer dans le temps.

Vous choisirez également la forme du cadre. Certaines marques vendent encore des vélos de voyage avec une gamme dite féminine (« cadre en V ») et une gamme dite masculine (cadre droit). Les cadres en V sont définis comme des cadres pour les femmes car historiquement ils permettaient de pouvoir porter une jupe ou une robe à vélo. Soit dit en passant, il existait le même type de cadre pour les curés et leurs soutanes. Aujourd’hui, ces cadres peuvent être utiles en ville lorsque vous faites des arrêts fréquents car ils permettent de passer plus facilement la jambe et de pouvoir descendre rapidement de son vélo. Toutefois, pour un vélo de voyage, que vous soyez un homme, une femme ou autre, nous vous déconseillons de choisir ce type de cadre. Préférez plutôt le cadre droit sur lequel vous allez pouvoir accrocher une sacoche ou des bidons.

Cadre en V ou « cadre femme »
Cadre droit

Victor est finalement parti sur un cadre de la marque allemande Ortler. C’est un vélo spécifique au vélo de voyage. Nathan a pris une gamme au-dessus. Il s’agit d’un VTC de la marque Giant.

La transmission :

La définition d’une transmission n’est pas vraiment la même pour tout le monde. La majorité des gens appelle transmission l’assemblage : plateaux, chaîne, cassette et les dérailleurs qui vont avec. Certains y ajouteront les manettes voire même les freins. Ici, nous resterons sur le sous-entendu général.

Les marques principales de transmission se comptent sur les doigts d’une main :

  • Shimano : marque japonaise réalisant tout type de modèle ;
  • Stram : marque américaine réalisant tout type de modèle ;
  • Campagnolo : marque italienne spécialisée en vélo de route.

La plus répandue reste tout de même la marque « shimano ». A première vue, sur une annonce, ça semble être un gage de qualité sauf que tous les shimano ne se valent pas. Plus vous monterez en gamme, plus votre transmission sera chère et donc votre vélo avec. Néanmoins, c’est une partie du vélo sur laquelle il ne faut pas faire trop d’économie. Plus tu montes en gamme, plus tu gagneras en fluidité. L’usure ne sera également pas la même. Pour te renseigner sur les différentes gammes, de nombreux blogs en parlent très bien. Pour un voyage comme le notre, la gamme moyenne « shimano Alivio » est suffisante. Du « shimano deore » sera toujours mieux mais le prix sera plus élevé.

Dérailleur arrière Shimano Alivio
Dérailleur avant Shimano Tourney

Après bien sûr, il y a le nombre de plateaux et de vitesses. Pour se laisser la possibilité de grimper quelques cols, nous préconisons d’avoir 3 plateaux et un minimum 7 vitesses. Tout est une question d’usage bien entendu. Nos vélos sont dotés de 3 plateaux et 8 vitesses. Avec tout le poids que l’on avait sur nos vélos, dans les pentes supérieure à 10%, nous sentions qu’il nous manquait 1 à 2 vitesses ou des pignons avec plus de dents. Au lieu d’augmenter le nombre de vitesse, il est aussi possible d’avoir une cassette agencée d’une manière différente : les 7 premières vitesses s’enchaînent de manière régulière et la dernière vitesse (la plus grande) avec un nombre de dents bien plus important (minimum 32). Ainsi, vous pourrez utiliser l’ensemble des vitesses au quotidien et passer sur la dernière les rares fois où vous vous retrouverez dans des pentes fortes.

Cassette 9 vitesses

Bien sûr, quand vous achetez un vélo d’occasion, c’est bien de tester le vélo et de vérifier que les vitesses passent bien. L’usure des plateaux et des vitesses est aussi un bon indicateur pour savoir si le vélo a déjà fait beaucoup de kilomètres. Cela se remarque à la forme des dents. Si elle ressemble plus au Puy de Dôme qu’à l’Aiguille du midi, c’est que la transmission est un peu usée. Généralement, le deuxième plateau est le plus utilisé. C’est lui qu’il faut regarder en premier. Différentes tests existent également pour vérifier l’état de la chaîne. N’hésitez pas à vous renseigner sur internet. Toutefois, la chaîne est une pièce d’usure que vous allez devoir changer après quelques milliers de kilomètres si celle-ci a été correctement entretenue.

Dans le détail, vous pouvez aussi regarder la marque et le type de « manettes » ainsi que le pédalier. C’est ce qui permet de passer les vitesses. Mais notre expertise s’arrête au fait de savoir régler ses manettes.

Pour le pédalier comme la cassette, les anciens vélos possèdent souvent des pédaliers qui sont soudés aux plateaux et des cassettes qui sont liées à la roue libre. Ainsi, le jour où vous voudrez changer de cassette, vous serez obligés de changer de roue en intégralité. Idem pour les plateaux et leur pédalier. La meilleure manière de savoir si c’est votre cas, c’est de démonter ces différentes parties pour vérifier qu’elles soient libres.

Les roues (jantes + pneus) :

Sur les roues, il y a grosso modo 2 tailles différentes : les roues en 28 ou en 26 pouces. Les unités de mesure sont différentes entre les pays. Toutefois, depuis 20 ans désormais une norme européenne (norme « ETRTO ») oblige les constructeurs à indiquer les dimensions de la manière suivante :

  • le diamètre extérieur de la roue en mm ;
  • la largeur de la roue en mm ;
  • la gamme de pneu pouvant être utilisée sur la roue en mm.

Pour du cyclotourisme,un diamètre de roue de 622m est généralement préconisé. Il correspond à des roues de 28 pouces en ancienne appellation anglo-saxonne soit des roues de 700mm en ancienne appellation française. Cela vous permettra d’aller plus vite qu’avec du 26. Concernant la largeur de la jante, cela dépendra du type de chemin sur lesquels vous comptez aller avec votre vélo. Une jante de 20mm est très large mais vous permettra de vous rapprocher du VTT et d’aller dans les chemins en terre avec du poids sans aucun problème. Généralement, les largeurs de jante utilisées pour des vélos de voyage sont plus petites. Et enfin, les pneus conseillés en cyclotourisme ont une largeur entre 30 et 40mm. Si vous souhaitez avoir un peu plus de vitesse, privilégiez une gamme entre 30 et 35mm.

Un autre paramètre important est également le nombre de rayons que possède votre roue. Plus vous aurez de rayons, plus celle-ci sera solide et pourra supporter du poids. Au-delà des 30 rayons, vous pouvez considérer cela comme du solide.

Quand vous choisissez un vélo d’occasion, c’est très important de vérifier que les roues ne soient pas voilées. Une roue voilée ne tournera pas droit. Un petit voile est facilement rattrapable avec les bons outils. Toutefois, certains voiles sont irrécupérables. L’autre paramètre à vérifier c’est aussi l’état de la jante. Lorsque le vélo a mal été utilisé, la bande de freinage peut être abîmée, voire creusée notamment si le vélo possède des freins à patins qui n’ont pas été renouvelés et qui ont pu frotter acier contre acier. Ce type de situation induit une usure nettement plus rapide des patins. Cela peut représenter un coûts important si vous devez les renouveler tous les 500km.

Pneus Swhalbe Marathon
Moyeu Dynamo Shimano

Si la roue possède un moyeu dynamo, c’est un plus sans être toutefois indispensable. Vous pourrez simplement avoir une lumière qui s’allume avec le mouvement de votre roue ou avoir un moyeu spécifique pour produire de l’énergie et recharger votre téléphone en roulant. Certains moyeux dynamo peuvent entraîner un frottement important lorsque la roue tourne, ce qui peut vous ralentir légèrement. Par ailleurs, il existe d’autres systèmes d’éclairage tout simple composés d’une bobine et d’aimants fixés sur les rayons (par exemple la marque Reelight).

Pour le pneu, Victor a pu en faire les frais. Il a crevé plus de 11 fois durant le voyage. Il ne faut donc pas hésitez à prendre de la marque pour s’enlever une épine du pied. L’idéal en cyclotourisme c’est la marque : Schwalbe marathon. C’est un peu cher à l’investissement mais au moins vous n’aurez aucun souci de crevaison. La marque Schwalbe produit également des chambres à air rembourrées. Avec cela, vous mettez toutes les chances de votre côté pour éviter les crevaisons récurrentes.

Sur un vélo d’occasion, vous pouvez regarder l’état d’usure du pneu. C’est à dire, regarder à quel point il est lisse. Plus le pneu est lisse, plus il est vieux et plus vous glisserez sous la pluie et plus il aura une tendance à la crevaison. Faites également attention à l’état de la gomme, si celle-ci est craquelée, fissurée ou sèche.. Après, le pneu est une partie que vous pouvez facilement changer avant votre départ en voyage ou racheter en cours de route. ça peut toutefois être un argument pour négocier le prix avec le vendeur.

Pour finir, comme dit précédemment, vous devez choisir la largeur du pneu. Un pneu plus large te permettra de mieux passer dans des chemins en terre Un pneu plus fin te permettra d’aller plus vite sur la route. Pour ce que nous avons pu faire en France, c’est à dire majoritairement de la route, le pneu plus fin (entre 30 et 35mm) est plus approprié. Le curseur est à placer entre la vitesse attendue et la protection de la roue que le pneu procure.

A titre d’exemple, ce qu’on appelle les vélos « gravel », ce sont des vélos de route adaptés en vélo de voyage. C’est la grande mode actuellement. Les pneus sont très fins. Pour les fans de vélo, ça leur permet d’utiliser le même vélo pour leurs sorties route du week-end et pour partir en vacances pendant quelques temps.

Les freins :

Cette partie du vélo est très importante car c’est l’un des principaux garants de votre sécurité. Des freins qui freinent bien (qui pilent!) par tous les temps, c’est indispensable et surtout lorsque l’on a des sacoches bien chargées.

Il existe trois familles de freins : les freins sur jante (à patins), les freins à disque et les freins à tambour. En cyclotourisme, on privilégiera les freins sur jante ou les freins à disque, selon les performances et les conditions de routes attendues. Les freins à tambour sont à écarter car difficile à entretenir en cas de pépins. Ils sont en général dédiés à un usage citadin et ne posent quasiment jamais de problèmes, mais imposent de gros travaux ou de se rendre dans un atelier compétent pour les réparer.

Freins à disque

Les freins à disque sont les plus performants par tous les temps lorsque ceux-ci sont bien réglés. Ils nécessitent peu d’entretien et sont assez faciles à régler. Cependant ils sont généralement plus coûteux, nécessitent des roues spécifiques et ne sont pas compatibles avec tous les cadres !

Les freins sur jante sont les plus communs et se déclinent en trois familles : les freins à étrier ou à mâchoires, les cantilevers et les V-brakes (ou freins à tirage linéaire – linear pull). Les freins à étrier équipent la majorité des vélos de route et vieux vélos de ville. Les cantilevers se retrouvent sur les VTT des années 90-2000 et les V-brake sur les vélos plus récents. Tous feront l’affaire sur un vélo de voyage, mais les plus efficaces sont les V-Brakes. Ils peuvent être un peu compliqués à régler au premier abord, c’est une question d’habitude et d’expérience, mais une fois correctement ajustés peuvent rivaliser de puissance avec les freins à disque. Il se réparent facilement et les pièces détachées sont très faciles à trouver.

Tous types de freins peuvent être montés avec des câbles en acier ou bien des gaines hydrauliques. On les appelle alors les freins hydrauliques car la gaine est remplie d’un liquide. C’est la mode sur les vélos neufs mais c’est aussi plus compliqué à régler et changer. N’étant pas nous mêmes réparateurs de vélos, nous vous conseillerons les bons vieux câbles en acier.

La potence et le guidon :

La question du guidon de la potence est intimement liée à la posture que l’on a sur son vélo. Il est important que vous vous y sentiez bien et que vous puissiez changer de position. En effet, vous aurez vite marre de rester tout le temps dans la même position quelque soit le temps. En effet, on se couche généralement lorsqu’on prend le vent de face et on cherche à bien tenir le guidon lorsque l’on souhaite tirer sur les bras en pleine côte. La potence et le guidon seront des parties du vélo que vous améliorerez avec le temps, une fois que vous aurez passé plusieurs heures sur votre vélo.

Potence réglable

Pour la potence, c’est un plus qu’elle soit réglable. Cela vous permettra de régler votre position sur le vélo plus finement. Ce n’est toutefois pas indispensable. Victor a un guidon plutôt haut alors que celui de Nathan est plus bas et se rapproche plus d’un vélo de route. En cyclotourisme, vous retrouverez rarement de suspensions. Cela concernera plutôt du VTT et ses différentes déclinaisons comme le vélo de descente.

Pour le guidon, les guidons dits « papillons » sont souvent vus sur les vélos de voyage, et permettent un grand nombre de postures. Nous n’avons pas eu l’occasion de tester mais cela semble plutôt agréable. L’important de notre point de vue est d’avoir la possibilité de positionner ses mains à 3 endroits différents. Pour cela, vous pouvez très bien acheter un guidon droit et y ajouter des prolongateurs ou des bar-ends. Vous aurez ainsi facilement 3 positions différentes.

Guidon papillon avec prolongateurs
Guidon droit avec bar ends

La selle :

Une des marques les plus connue est la marque « Brooks ». Il s’agit d’une selle en cuir qui est très dure neuve et se détend petit à petit pour prendre la forme de ton fessier. Il est donc contre-productif voir risqué d’acheter ce type de selle d’occasion. La selle aura alors la forme du fessier de l’ancien propriétaire. Les selles Brooks coûtent chères. Il faut compter dans la centaine d’euros. Certains estiment qu’il faut plusieurs centaines de kilomètres avant qu’une selle se fasse au fessier de son utilisateur. Les débuts peuvent donc parfois être douloureux. L’avantage d’une selle brooks, c’est qu’elle est increvable. Vous la garderez toute votre vie !

Selle Brooks Imperial

N’ayant pas les moyens pour ce type de selle, nous avons avons fait le choix de garder nos selles d’origine. Aujourd’hui, il faut savoir que les nouvelles selles sont globalement bien faites. Elles dureront peut-être longtemps mais ne vous feront pas plus mal aux fessiers que les brooks. Durant le voyage, nous n’avons jamais eu mal aux fesses. Les cyclotouristes vous diront qu’il faut tester sa selle sur plusieurs jours (au moins 4) pour voir si elle vous convient.

En discutant avec d’autres hommes du sujet, certains nous ont témoigné le fait que leur selle les insensibilisait au niveau du pénis (en réalité il s’agit plutôt du périné en général). Cela peut provoquer des douleurs intenses. Bref, on n’est pas tous pareil face à la selle de vélo. C’est comme les chaussures, il faut trouver celle qui est à son pied. Et puis, cela dépend beaucoup de ce que l’on porte comme vêtement pour faire du vélo. Nous préconisons de mettre un cuissard assez rembourré sans caleçon. Vous serez bien protégé et n’aurez pas de frottement.

Accessoires :

Comme en ville, la sonnette est indispensable sur un vélo. Nous avons des copains qui ont même installé un klaxon à air-comprimé. C’est très puissant ! Ce n’est pas adapté à la ville mais ça permet de « gueuler » sur les voitures quand elles font n’importe quoi.

Pour le porte-bagage arrière, si vous partez longtemps, nous vous conseillons d’en prendre un qui accueille des charges maximales de 25kg. Sur un long voyage, on est souvent amené à mettre beaucoup de poids à l’arrière. C’est normal, la partie arrière est plus solide que l’avant. Les fixations du porte-bagage sont aussi importantes. Il tiendra mieux s’il est fixé sous la selle et au niveau de la roue. Nathan a cassé le sien en fin de voyage avec le poids de ses sacoches. Heureusement, il a pu en retrouver facilement grâce aux copains.

Sonnette pour alerter les badauds
Porte-bagage arrière de 30kg max

Sur le porte-bagage avant, nous n’avons pas de préconisation. Cela dépend beaucoup de la manière dont tu souhaites organiser tes sacoches. Sur un voyage court (quelques semaines max), c’est possible de partir léger. Dans ce cas, le porte-bagage avant peut ne pas être nécessaire. Une simple plateforme fixée à la potence ou un sac étanche pour la tente et le duvet fixé sur le guidon peut suffire. Pour un voyage long, on a vite besoin de 4-5 sacoches. Le porte-bagage avant devient alors nécessaire.

Pour les sacoches,si vous voulez être tranquille en matière d’étanchéité et ne pas avoir à vous poser trop de questions dès qu’il pleut, orientez-vous vers les marques Vaude ou Ortlieb. Décathlon s’améliore également de plus en plus. Les dernières gammes sorties semblent intéressantes mais nous n’avons pas eu l’occasion de les tester. Certains modèles de sacoche possèdent des filets à l’extérieur. Victor en avait. C’est assez pratique pour y mettre les choses qui puent (fromages) ou qui doivent être faciles d’accès (pantalon de pluie). Avoir une sacoche de cadre est également très pratique pour mettre les outils. Pour finir, c’est aussi très agréable d’avoir une sacoche ou un petit sac accroché à son guidon pour y mettre un peu tout son « bordel » et ce qui a de la valeur (clés, porte-feuille, etc.). Nous avions tous les deux des sacoches de guidon qui sont rapidement détachables. Cela nous permettait d’emmener les objets les plus importants avec nous lorsque nous faisions des pauses telles que s’arrêter pour acheter à manger. Lors du chargement du vélo, il faut faire attention à ce que le poids soit bien réparti. Vous gagnerez en maniabilité et en équilibre.

Une chose sur laquelle il ne faut pas passer à côté ce sont les lumières. Même si le but n’est pas de rouler de nuit, en voyage, vous pouvez rapidement vous retrouver en galère à faire 15km de plus à la tombée de la nuit. Sans être à Las Vegas, c’est important que la personne tout comme le vélo soit visible de loin. C’est la meilleure manière d’être en sécurité. L’idéal c’est d’avoir 1 lumière blanche située à l’avant et 2 lumières rouges à l’arrière (une sur le porte-bagage arrière et l’autre derrière le casque). La lumière avant ne servira qu’à prévenir les véhicules qui peuvent arriver en face. Si vous voulez voir la route qui est devant vous, rien de tel que la bonne vieille frontale. A la différence d’un spot fixe au niveau de la fourche, elle vous permettra de voir aussi à votre gauche et à votre droite en tournant la tête. Les lumières arrières seront comme les feux de positions d’une voiture. Ils délimiteront le vélo et le cycliste. En plus de ça, vous pouvez ajouter des clips réfléchissants sur les rayons de vos roues ainsi que des stickers réfléchissants sur votre cadre. Le gilet réfléchissant viendra compléter votre attirail.

Sur les lumières, les recommandations officielles sont les suivantes : Catadioptre blanc et feu blanc à l’avant, catadioptre rouge et feu rouge à l’arrière, catadioptres oranges sur les roues, catadioptres oranges sur les pédales et gilet réfléchissant hors agglo la nuit par visibilité réduite.

Après plusieurs mois sur la route, un autre élément ajoute du confort : la béquille. Nous avons fait le choix de prendre une béquille centrale chez décathlon. Elle est lourde mais c’est tellement agréable de pouvoir poser son vélo n’importe où sans avoir à chercher un mur ou un arbre à proximité.

Béquille centrale Décathlon
Pédale avec cale-pieds

En cyclotourisme, les gardes-boues ne sont pas indispensables. Ils ajoutent du poids et peuvent être amenés à frotter contre les roues en cas de passage boueux. En voyage, il faut accepter d’être un peu sale. Et puis, lorsqu’il pleut, on sort généralement le pantalon de pluie et les sur-chaussures. Ce n’est donc pas grave si l’on reçoit les projections des roues.

Concernant l’antivol, nous avons fait le choix de ne pas prendre de U mais de partir avec de petits antivols tout simple. La majorité des endroits où nous passions ne craignaient rien. En campagne, vous pouvez facilement laisser votre vélo dans la rue sans l’attacher le temps de faire quelques courses. ET puis, avec les sacoches, peu de gens oseront vous voler votre vélo. Il est bien trop lourd et lent à manipuler. Les seuls points de vigilance sont lorsque nous traversions des villes. L’avantage pour nous c’est que nous étions deux. Toutefois, en contexte urbain, nous trouvions systématiquement un lieu sécurisé où les laisser (une cave, un local vélo ou une cour).

Pour résumer notre expérience dans ce voyage de plus de 3 500km, voici une synthèse des dépenses que nous avons chacun eu sur nos vélos :

Victor : 730€ = 250€ (achat vélo) +300€ (6 sacoches) + 50€ (porte-bagage avant) + 10€ (bidons) + 20€ (outils) + 100€ (réparations et améliorations en cours de voyage)

Nathan : 305€ = 220€ (achat vélo) + cadeau (5 sacoches) + cadeau (bidons) + cadeau (outils) + 85€ (réparations et améliorations en cours de voyage)

Vélo de Nathan
Vélo de Victor

Au-delà de tout ce qui vient d’être dit, le principal conseil que l’on peut vous donner c’est de vous appuyer sur votre entourage. Vous avez forcément un copain ou une copine très impliqué(e) dans un atelier vélo et qui passe une grande partie de son temps à regarder les annonces. N’hésitez pas à lui envoyer les caractéristiques du vélo pour lui demander son avis voire même d’aller découvrir le vélo avec elle/lui.

Finalement, comme dans tous domaines, la question est de savoir où l’on souhaite placer le curseur. Etes-vous prêt à réparer régulièrement votre vélo et à passer du temps dessus pour y apporter les améliorations nécessaires ? Souhaitez-vous construire votre vélo pièce par pièce en fonction des attentes que vous avez ? Ou bien, prendrez-vous un vélo tout prêt et tout fait au risque qu’il vous corresponde moins ?

Ce qu’il faut retenir tout même c’est qu’un vélo comme tous les véhicules, ça s’entretient ! Dès qu’un coup de pédale est donné, il y a forcément une petite partie qui se dévisse, un petit réglage qui se défait. Il faut donc régulièrement nettoyer sa chaîne et son dérailleur, y ajouter du gras et éventuellement resserrer les câbles. Pour les freins à patins c’est la même chose. Les pneus se regonflent régulièrement. La pression maximale est indiquée dessus.

En voyage, votre vélo c’est votre maison. Il ne fait donc aucun doute que vous en prendrez soin !

En espérant que notre petite expérience permette à d’autres de passer le cap et d’entrer dans l’incroyable univers du cyclotourisme ! Bonne route.

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