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Trouver son chemin

Pour celles et ceux qui ne le savent pas, nous faisons tous les deux partis de l’association le Réseau d’Assainissement Ecologique (RAE). Notre idée de voyage a émergé avec l’envie de faire un tour à vélo des adhérent.e.s de cette association. C’est comme ça que nous avons esquissé notre parcours.

Mais une fois que nous avions des points de passage positionnés sur la carte , comment faisions-nous pour tracer notre itinéraire exact ? Quel chemin devions-nous emprunter ?

Heureusement pour ça, il existe de supers outils informatiques. Pour le vélo, nous en connaissons trois : Géovélo, BRouter et Komoot. Il doit en exister d’autres mais nous ne parlerons ici que de ce que l’on connaît. Alors commençons tout d’abord par vous en décrire le principe. Ces applications fonctionnent toutes les trois à partir des données d’open street map. Elles sont de super calculateurs qui vont pouvoir vous proposer un itinéraire précis pour aller d’un point A à un point B en fonction des paramètres que vous lui donnez. Il est possible de choisir quel type de sport vous faites : vélo de route, VTT, gravel ou vélo de voyage, etc. Certaines applications sont également utilisables à pied pour de la randonnée ou du trail. En effet, selon le sport que vous indiquez, les applications ne vous feront pas passer par les mêmes chemins et ne prendront pas en compte la même vitesse de déplacement.

Choisir le bon sport sur BRouter

Prenons donc le cas qui nous intéresse, celui du vélo de voyage. En général, ces applications se basent sur une moyenne de 15 à 17km/h sur du plat. Elles prennent en compte le fait que vous avez un vélo chargé. En revanche, elles ne sont pas en relation avec les prévisions météo du lendemain ou des jours à venir et ne prennent en compte ni la puissance, ni l’orientation du vent. Une fois le sport indiqué, vous pouvez demander à ce que l’application privilégie :

  • les pistes cyclables ;
  • de suivre les lignes de niveau ;
  • d’éviter les villes ou centre-bourg ;
  • etc.
Contourner un lieu avec BRouter

Si certains endroits vous paraissent dangereux (centrale nucléaire, grandes raffineries, autoroutes, terrain militaire, etc.), il est possible d’indiquer à l’application que c’est une zone que l’on veut contourner/éviter.

Une fois les points de départ et d’arrivée indiqués, l’application vous calcule un itinéraire conseillé et vous indique a minima : la distance globale, le dénivelé positif, le dénivelé négatif, les zones de fortes pentes ainsi que la durée estimée pour parcourir l’itinéraire. Cela permet de voir directement si c’est réalisable en 1 jour ou s’il va vous falloir plusieurs jours pour atteindre votre objectif. Nous utilisions principalement l’outil BRouter durant notre voyage. Après expérience,  nous rajoutions généralement 1/5ème du temps estimé pour arriver à notre durée globale de trajet. En effet, nous mettions systématiquement plus de temps que l’estimation faite par BRouter. Trois raisons à cela, soit nous sommes hyper lents (ce qui est en partie vrai vu que c’était notre premier vrai voyage à vélo et que nous étions hyper chargés), soit nous avions souvent le vent de face (ce qui est arrivé un peu trop souvent à notre goût, même en descendant la vallée du Rhône!) ou soit l’outil surestimait un peu nos capacités physiques. Attention également à ne pas vous faire avoir sur les horaires. Dans les durées de trajet estimées, ces outils ne prennent pas en compte les quelques arrêts (pour acheter du pain par exemple ou remplir son bidon d’eau) ni les pauses du midi pour manger. Ces moments sont à ajouter à la durée totale estimée.

Vue globale de son étape avec le dénivelé positif en couleur sur BRouter

D’ailleurs, ce n’est pas le cas de BRouter mais certains outils de ce type vous propose d’indiquer ta corpulence, ta taille, ton poids, ton alimentation, etc. pour affiner leurs propositions d’itinéraires. Toutefois, par souci de protection de nos données personnelles, nous nous refusons à renseigner ce type d’informations.

Pour vous donner quelques ordres de grandeurs, une grosse journée pour nous correspondait à une durée estimée par l’outil BRouter de 5 à 6h passées sur nos selles. Au-delà, nous privilégions de faire les étapes en deux ou trois jours. Les plus petites journées que nous faisions étaient de l’ordre de 2 à 3h (durée estimée par BRouter). Il s’agissait parfois de demi-journée seulement. Bien évidemment, cela pouvait varier en fonction du dénivelé positif ou du nombre de kilomètres ainsi que de notre niveau de fatigue au réveil. Ces deux facteurs se ressentent aussi vite dans les jambes !

Vue globale d’une étape et des différents itinéraires proposés par Géovélo

Une fois que vous avez votre tracé, deux options s’offrent à vous suivant l’outil que vous utilisez et ses fonctionnalités :

– télécharger la trace GPS et l’intégrer à votre outil de navigation (sur GPS ou téléphone : google map pour les plus fréquents et OsmAnd pour ceux qui se soucient de leurs données personnelles).

– télécharger l’application sur votre smartphone et suivre la trace proposée directement par l’application avec l’outil de navigation. Si vous n’avez pas envie d’utiliser vos données mobiles, il est possible de télécharger les cartes en avance sur votre application et d’utiliser la navigation hors connexion 3G, 4G ou 5G.

En guise de synthèse, voici un rapide comparatif des 3 applications citées :

Komoot (https://www.komoot.com/fr-fr) : créée en 2010, c’est l’outil le plus répandu chez les cyclistes actuellement (6 millions d’utilisateurs revendiqués). Il dispose d’une application mobile avec navigation vous permettant de suivre votre itinéraire en direct. Il calcule également vos performances physiques durant votre parcours (durée, vitesse, etc.) et vous permet de les partager à votre communauté en ligne (possibilité de poster un texte et des photos également). L’application est développée par l’entreprise Komoot et est par conséquent privée. Pour l’utiliser, il faut se créer un compte. L’application est payante mais son coût est raisonnable. Il s’agit d’un paiement en 1 fois allant de 4€ à 30€ de la plus petite à la meilleure offre. Une fois le paiement effectué, vous avez l’application à vie ! Il existe également une offre premium à 5€/mois mais nous n’avons pas trop compris de quoi elle était composée. Nous ne l’avons pas du tout utilisé dans notre voyage donc on ne peut pas vous en dire plus.

– Géovélo (https://geovelo.app/fr/) : créée en 2013, c’est outil franco-français. En effet, il est initié par une entreprise nantaise. L’application est développée en open source. Elle est gratuite. Elle possède par ailleurs des partenariats avec de nombreuses villes et métropoles françaises pour les aider dans leurs aménagements cyclables (avec les retours de leurs utilisateurs notamment) ainsi que leur mise à jour sur les cartes open street map. Elle possède également une application mobile avec une fonctionnalité de navigation permettant de suivre son itinéraire en direct de sa bicyclette. Un compte doit également être créé pour utiliser l’application. Nous l’avons un peu testée durant le voyage. Nous l’avons trouvé facile d’utilisation et performante sur le calcul d’itinéraire. En revanche, la partie navigation faisait pas mal buguer nos téléphones. Nous l’avons donc très peu utilisée.

– BRouter (https://brouter.damsy.net/latest/#map=6/48.122/10.920/cyclosm) : C’est un outil libre et gratuit. Il est hébergé sur GitHub en Allemagne mais les développeurs sont multiples et répartis dans le monde entier. Il ne nécessite pas de création de compte. Il possède une application mobile et peut être intégré à l’outil GPS libre « OsmAnd » mais nous n’avons pas testé cette option là. Nous avons le plus souvent utilisé BRouter en ligne via un navigateur. Les itinéraires renvoyés sont de super qualité ! Nous avons eu seulement deux petits couacs avec durant tout le voyage : nous nous sommes retrouvés une première fois sur un chemin de VTT et la deuxième fois, nous devions traverser une rivière sur un pont qui n’existait que l’été seulement (Loire à vélo). Pour le deuxième coup, ce n’est vraiment pas de la faute de BRouter.

Exporter une trace PGS sur BRouter

Voulant au maximum employer des outils issues de la communauté du Libre, nous avons principalement utilisé BRouter. En revanche, nous l’avons utilisé via un navigateur web et téléchargions les traces GPS sur notre smartphone. Avec les traces GPS, deux choix s’offraient à nous :

– rentrer la trace gpx dans notre application GPS et installer notre téléphone sur notre guidon à l’aide d’un support ;

– transférer la trace gpx sur un GPS de vélo

Nous n’avions aucune envie de passer notre voyage les yeux rivés sur notre smartphone pour savoir s’il faut tourner à gauche ou à droite. De plus, ce mode de fonctionnement allait consommer une grande partie de la batterie de nos téléphones. Par chance, le père de Nathan est cycliste. Il utilise un petit GPS vélo qu’il nous a gentiment prêté pour le voyage. Il s’agit d’un GPS qui joue également le rôle de compteur vélo. On envoyait donc la trace gpx dessus et le GPS nous la faisait suivre. Grosso modo, le GPS indique simplement des flèches (droite, gauche, tout droit) pour donner la direction. Dans les nouvelles versions, une petite carte peut être visualisée mais ne permet pas d’avoir une vision de l’ensemble du trajet. Un mode « basse consommation » existe sur ces appareils. Ils se mettent en veille. L’écran est donc noir et se rallume uniquement lorsque l’on doit prendre un embranchement. Il reste en veille si l’on doit aller tout droit. On peut également le faire « biper » si l’on dévie de notre itinéraire. Le GPS peut alors calculer un nouvel itinéraire pour nous faire retrouver la trace gpx initiale.

Exemple de GPS vélo

Ces appareils ont en général une très grande autonomie. Ils résistent à deux-trois gouttes mais pour la plupart, il vaut mieux les rentrer dans la sacoche lorsqu’il pleut de trop. Comme ils font compteurs, il est possible de récupérer les données techniques de votre parcours. On peut les brancher à un ordinateur très facilement pour y téléverser les traces gpx ou bien télécharger une application mobile spécifique qui vous permet de les téléverser via le wifi ou le Bluetooth.

Ils constituent un petit budget au départ d’un voyage. Pour du cyclotourisme, pas besoin du GPS dernier cri avec toutes les fonctionnalités. Les anciens modèles en vente sur Leboncoin vous suffiront largement. Vous trouverez votre bonheur entre 60 et 100€ suivant l’utilisation que vous voulez en avoir. Étant en itinérance pendant un bon bout de temps, il était plus pratique pour nous d’avoir une fonctionnalité Bluetooth pour pouvoir téléverser les traces gpx directement à partir de notre smartphone sans avoir à ouvrir l’ordinateur. Sinon cela demande une petite logistique de bien penser à rentrer dans le GPS la veille au soir les traces du lendemain.

Bref, si nous avions quelque chose à recommander si vous ne voulez pas avoir les yeux rivés sur votre téléphone, prenez un GPS/compteur de cyclistes ! ou restez aux cartes IGN, ça marche très bien aussi.

Principales pistes et réseaux cyclables d’Europe

Encore une fois, tout dépend de votre philosophie de voyage. Dans notre aventure, nous avions des points de rendez-vous précis avec des interviews programmés 1 à 2 semaines à l’avance avec certaines personnes. Nous avions donc des distances précises à parcourir dans la journée et ne pouvions pas trop nous permettre de nous perdre. Dans un voyage où vous souhaitez prendre le temps, vivre au rythme de la nature et ne surtout pas vous presser, les cartes IGN sont le meilleur moyen de garder l’esprit poétique du voyage. Elles vous apportent également une meilleure lectuPre du territoire, des paysages et en même temps laisse la possibilité de se laisser porter par le hasard des rencontres.

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Caisse à out’s, entretien et réparation !

Après l’achat du vélo, il a fallu s’atteler aux différents accessoires de voyage à vélo. Dans l’article précédent, nous avons déjà mentionné la sonnette, les sacoches, la béquille, les pédales avec cales-pied, l’antivol et les lumières. Cette fois-ci, nous nous attarderons sur d’autres accessoires tout aussi importants que sont les outils de réparation du vélo.

Comme vous le savez, notre voyage s’est déroulé en France et en Suisse, deux pays où l’on trouve facilement des habitations, des magasins ou des ateliers pour réparer son vélo. Nous n’avions donc pas besoin de partir avec une armada d’outils. Nous avons fait le choix de n’emmener que le « strict nécessaire » permettant de faire les réparations les plus bénignes et l’entretien quotidien de nos montures. Les outils qui sont présentés dans cet article ne conviendront que partiellement pour un tour du monde à vélo. La préparation n’est pas la même si l’on se trouve dans un pays complètement désertique que si l’on traverse nos belles campagnes françaises.

Entretien du vélo

Pour l’entretien de base, il s’agit principalement de prendre soin de la chaîne de son vélo. Rappelez-vous, dans le dernier article, nous indiquions que la chaîne fait partie des « éléments consommables » d’un vélo. Elle s’use relativement vite. D’ailleurs, pour mesurer son usure, les réparateurs de vélo utilise un « mesure-chaîne » ou « contrôleur d’usure« . Il s’agit d’une simple clé que l’on positionne sur sa chaîne afin d’en mesurer la tension. Si la chaîne est complètement détendue, il faut la changer.

Contrôleur d’usure
Maillon rapide de chaîne

Pour la petite anecdote, Victor a fais son voyage avec une chaîne complètement détendue car nous avons fait la découverte de cet outil en fin de parcours seulement. Sa chaîne fonctionnait encore très bien. Il ne l’a donc toujours pas changé. Toutefois, il y a plus de risque qu’elle pète. Cette dimension est donc à la libre appréciation de chacun.e. Notre expérience nous amène quand même à affirmer que si les vitesses et plateaux passent toujours correctement et que la chaîne ne fait pas trop de bruit, ça ne rien se sert à rien de la changer. En revanche, prenez avec vous une chaîne neuve si toutefois l’autre pète. C’est d’ailleurs arrivé à un ami qui nous a rejoint sur les bords de Loire. Heureusement, il avait pris avec lui un maillon rapide de secours qui lui a tenu jusqu’à Nantes ! Si vous n’avez pas envie de trimballer une chaîne entière, prenez toutefois un petit maillon rapide un dans votre boite à outils. ça peut toujours vous éviter de devoir marcher à côté du vélo jusqu’au prochain village.

Pour entretenir votre chaîne, rien de plus simple : prenez avec vous une « brosse ferraille » ou quelque chose qui y ressemble pour pouvoir la nettoyer régulièrement (profitez en pour nettoyer vos dérailleurs aussi). Si vous avez roulé sur le sable, pensez à passer un coup de jet d’eau sur votre chaîne direct après (voire même sur le vélo tout entier) car les chaînes et les dérailleurs n’aiment pas du tout ça !

Brosse à chaîne
Lubrifiant

Pour finir, il est bien de lubrifier sa chaîne de temps en temps durant le voyage. Certains donnent pour indication tous les 100km, d’autres tous les  200km. Cela dépend un peu de chacun. On a entendu tous les discours là-dessus. Avec notre expérience, on vous dira que c’est surtout en fonction de là où vous avez roulé (terre mouillée, sable, cailloux, etc). En gros, dès que vous voyez que votre chaîne est trop sèche, n’hésitez pas à la badigeonner de lubrifiant. C’est pas top pour l’environnement mais c’est impératif pour prendre soin de sa chaîne.

Une autre partie que vous devez penser entretenir de temps en temps c’est vos roues. En effet, au bout d’un certain temps, les rayons d’une roue de vélo peuvent se détendre. Il est donc important de vérifier leur tension. En plein voyage, il est possible de retendre ceux qui sont complètement hors tension avec une petite clé spécifique (voir photo).

Toutefois, la tension de chaque rayon est normalement réglée pour que le travail de la roue se fasse de façon uniforme et réparti. C’est d’ailleurs en jouant sur cette tension que l’on peut dévoiler une roue. Son réglage n’est pas évident à faire à l’œil nu et demande pas mal d’expérience. Il est donc préférable de faire ça dans un atelier vélo en utilisant un « banc de dévoilage« .

Clé à rayon
banc de dévoilage de roue

Réparations quotidiennes

Les principales réparations que l’on peut avoir à faire lors d’un voyage à vélo concernent les chambres à air. En effet, personne n’est à l’abri d’une crevaison, même celles et ceux qui possèdent des pneus de super qualité ! Dans la majorité des crevaisons, la fuite est facile à identifier. Si vous n’arrivez pas à la trouver en gonflant la chambre à air crevée, une solution efficace consiste à la plonger dans une bassine d’eau ou dans une rivière. Vous verrez des bulles remonter à la surface là où l’air s’échappe. Pensez derrière à bien sécher votre chambre à air avant d’entamer la réparation.

Avant de définitivement jeter l’éponge et de prendre une chambre à air neuve, pensez à prendre un kit de réparation composée de : 3 démonte-pneus, une colle ultra-forte, plusieurs rustines et d’un morceau de papier ponce. Cela réduit votre consommation de chambre à air et donc votre impact sur l’environnement. Moins l’on consomme, mieux c’est pour la planète ! Durant le voyage, Victor a battu des records en allant jusqu’à 6 rustines sur une seule chambre à air. Nous avons un peu testé les bombes anti-crevaison mais on n’est pas hyper fans. C’est peut être parce qu’on ne sait pas trop les utiliser mais c’est aussi pour leur principe car c’est du temporaire. Bien sûr, n’oubliez d’emporter avec vous une mini-pompe. Elle ne vous permettra pas de régler la pression exacte dont ont besoin vos pneus mais vous permettra de le regonfler rapidement si vous en avez besoin de façon urgente.

kit de réparation de crevaison
micro-pince

Pour démonter son pneu et atteindre sa chambre à air, on oublie parfois qu’il faut d’abord démonter sa roue. Sur certains vélos, on ne retrouve pas de « papillons » permettant de démonter rapidement les roues. Il est donc parfois nécessaire d’utiliser une clé ou une pince. Ce sont des petits outils que l’on avait toujours avec nous.

Pour continuer sur la réparation, nous avions souvent quelques boulons, écrous ou vis qui disparaissaient ou qui se desserraient. C’est notamment fréquent au niveau des portes-bagages. Ils subissent pas mal de chocs. De temps en temps, il était donc pertinent de faire le tour de nos vélos avec une petite clé de 4/5, des clés allen et un petit tournevis pour vérifier que tout était bien serré. De plus, on emportait toujours avec nous quelques vis et écrous en plus au cas où il y en avait un qui s’était fait la malle sur le chemin. Sur ce point, pensez à emmener avec vous quelques serflex. Ça sert toujours !

parties plastiques de la fixation des sacoches
clé BTR ou clé allen

Pour finir, sur la majorité des sacoches de vélo, il y a des petites partie en plastiques au niveau des fixations qui peuvent s’enlever. Ces parties permettent de régler la fixation pour qu’elle soit compatible avec votre porte-bagage et que votre sacoche ne soit pas brinquebalante. Ces petits morceaux de plastiques tombent très souvent. Pour plus de confort (vis à vis du bruit), n’hésitez pas à en emporter quelques uns de rechange dans votre boite à outils.

Synthèse

Lorsque l’on est plusieurs à voyager, il est facile de mettre en commun tous ces outils et de se répartir le poids. Nous avions fait le choix de les rassembler dans une petite sacoche de cadre afin de pouvoir y avoir accès rapidement sans avoir à vider tout une sacoche.

Sacoche de cadre pour les outils

Pour résumer, avec notre petite expérience de voyage, nous pouvons vous conseiller d’emporter avec vous, à minima, ces quelques outils pouvant t’être indispensables :

  • une pompe à main
  • une petite bouteille de lubrifiant ;
  • une brosse d’entretien de chaîne + chiffon usager ;
    • un kit de réparation des crevaisons : 3 démonte-pneus, une tube de colle ultra-forte, plusieurs rustines et d’un morceau de papier ponce ;
  • une chambre à air de rechange ;
  • un jeu de clé allen ou clé BTR ;
  • une petite pince ;
  • une clé à rayon ;
  • un petit tournevis ;
  • quelques vis, boulons et écrous de rechanges ;
  • en option : un maillon rapide de rechange, un dérive-chaîne, un démonte cassette, un patin de frein de rechange (si vous avez des freins à patins bien sûr).
Boite à out’s de base

Certains de ces accessoires peuvent s’acheter dans les ateliers vélos associatifs. C’est toujours mieux de faire marcher l’économie sociale et solidaire. Vous pourrez même en profiter pour demander des conseils aux adhérent.e.s !

Autre possibilité, trouver ces outils sur Leboncoin. Certains revendent directement leur caisse entière. Vous pouvez vous en tirer pour une bouchée de pain ! Sinon, n’importe quel magasin vélo ou grande surface spécialisée dans les équipements sportifs vous vendra ce type de matériel.

Et puis, on ne le dira jamais assez mais si vous avez de grosses réparations à faire, en France, vous pouvez vous arrêter dans n’importe quel atelier du réseau l’Heureux cyclage et bénéficier d’aide de la part des bénévoles ou des salarié.e.s. Prenez votre adhésion avant de partir, ça vaut le coup !

En dehors des outils, voici quelques accessoires supplémentaires qui peuvent vous servir :

  • des bidons pour stocker votre eau : les anti-plastiques vous rétorqueraient que les bidons relarguent, à la longue, plein de micro-plastiques dans l’eau. Il n’ont pas tord. L’idéal serait d’en trouver en inox même si cela rajoute du poids. Éviter l’aluminium car cela augmente vos chances d’avoir Alzheimer plus tard. A l’inverse, les gourdes ne tiennent pas très bien sur les portes-bidons et sont moins facile à attraper pour boire en roulant. A vous de peser les pours et les contres. Dans tous les cas, préférez installer DEUX bidons sur votre vélo. Vous serez bien content d’avoir autant de réserve en période de canicule !
  • un tendeur pour votre porte-bagage arrière. Prenez-en même plusieurs, cela sert toujours. Par exemple, dès que l’on a acheté son pain pour le pique nique, c’est pratique de pouvoir l’accrocher facilement sur le porte-bagage arrière sans avoir à vider entièrement une sacoche pour lui trouver de la place.
Bidon et porte-bidon

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Acheter son vélo, un vrai défi

Avant de partir, Nathan était le seul à avoir déjà fait un voyage à vélo. C’était au printemps dernier. Il était parti 3 semaines dans le Jura avec des copains. Pour ce voyage, il avait pris son vieux VTT. Cette fois-ci, pour le tour de France, il a envie d’investir dans un meilleur vélo.

Nathan est le seul de nous deux à savoir que le cyclotourisme lui plaît. A terme, il se voit bien partir pour de longs voyages à vélo à l’autre bout du monde. Bref, il est prêt à investir dans une belle bécane !

A la différence de Nathan, Victor a seulement pratiqué le vélo en ville durant ses études. Quelques sorties vélos de route avec son père étant jeune mais rien ne justifiant d’une expertise en la matière. Autant vous dire qu’il n’y connaissait pas grand chose avant de s’y intéresser. Sa démarche ? Demander plein de conseils autour de lui. Il a notamment passé du temps au téléphone avec Nathan bien sûr, mais aussi avec Niels, son père, Antoine, Ulysse, Lydia et Paul. Toutes ces discussions lui ont permis d’avoir quelques notions et surtout de comprendre comment chercher un vélo d’occasion.

Nous sommes en septembre 2021. Les ruptures d’approvisionnement se font sentir. Il est quasi impossible de trouver du neuf. On se tourne alors vers le marché de l’occasion. Pour nous, c’est aussi une manière d’être en phase avec nos valeurs : réutiliser et réemployer plutôt qu’acheter neuf. Mais là aussi, ce n’est pas facile. Le marché de l’occasion est tendu et les prix s’envolent.

Assez vite, la conjoncture du moment fait renoncer Nathan à l’achat de la Rolls-Royce du vélo de voyage. Sa fourchette de prix est revue à la baisse. Nous sommes tous les deux prêts à dépenser 500 euros maximum. Une fois la question du prix tranchée, nous nous sommes attardés sur de nombreux autres facteurs que nous vous exposons ici.

Comme pour tout achat, la première question à se poser est celle de l’usage. Nous étions ici sur un défi sportif et une aventure. Le vélo électrique a donc directement été mis de côté. Ensuite, comme expliqué précédemment, il a fallu se poser la question de ce qu’on comptait faire avec ce vélo. Est-ce simplement pour voyager en France et dans des pays occidentaux ? Ou bien veut-on faire le tour du monde avec et pouvoir rouler au milieu de nul part ? Combien de kilomètres comptons-nous faire avec ? Veut-on garder ce vélo toute notre vie et faire plus de 15 000 km ou bien est-ce simplement pour faire quelques séjours ponctuels de 1 à 2 semaines lors de nos vacances ?

Pour cela, il faut arriver à se projeter dans le temps long. Ce n’est pas facile. Finalement, étant limité par le budget, nous retournons la situation à notre avantage. Nous voulons prouver qu’il est facile de voyager en vélo en France avec peu d’argent. Pas besoin d’un vélo tip top. Le bas de gamme est largement suffisant pour ce que l’on a prévu de faire. Dans le pire des cas, la France est peuplée de magasins et d’ateliers de réparation vélo. Ils se sont même mis en réseau (« l’Heureux Cyclage ») ! En voyage, cela permet de pouvoir être dépanné/aidé/accueilli dans n’importe quel atelier du réseau si tu es adhérent.e à un autre atelier membre – « Les voyageureuse » (Cliquez ici pour en savoir plus).

Comme pour tout achat d’occasion, avant d’aller voir l’objet en lui-même, il est important de poser un certain nombre de questions au propriétaire : Combien de kilomètres a-t-il parcouru ? Quel type de chemin empruntiez-vous avec ? Comment le chargiez-vous ? Avez-vous déjà dû changer la transmission ? Avez-vous dû changer d’autres pièces ?

D’après notre petite expérience, nous avons essayé de faire un résumé des quelques éléments à regarder lorsque l’on souhaite acheter un vélo de voyage d’occasion :

– le cadre ;

– la transmission ;

– les roues ;

– les freins ;

– la fourche et le guidon ;

– la selle ;

– les accessoires divers et variés ;

Si l’on devait décrire le vélo de voyage type, cela serait : un cadre acier ou alu, des roues en 26 ou 28 pouces, au minimum 3×8 vitesses, des freins V-Brake, des pneus 30-35mm, un porte-bagage arrière, un guidon plat ou papillon, une selle confortable et des lumières adaptées.

Nos vélos sur les champs élysées

Mais nous vous proposons de rentrer plus dans le détail.

Le cadre :

Vous avez sûrement entendu parler des marques spécialisées dans le vélo de voyage : Fahrradmanufaltur, Surly, Kona, Trek, etc. En général, c’est la première chose que l’on regarde au début. Elles font du super travail effectivement et sont un gage de qualité mais en neuf, vous trouverez difficilement des vélos en dessous de 1000€. Après, vous avez un grand nombre de marques de cadre local. En effet, dans le temps, il existait de nombreux « cadreurs » un peu partout en France. Là, seuls les connaisseurs les reconnaîtront à force d’aiguiser leur œil. Récemment, il y a un léger retour des cadreurs et des manufactures locales. Il faut en général compter 1000€ à 2000€ pour le cadre nu fait sur mesure. Mais sincèrement, on peut se faire un vélo de voyage avec n’importe quel cadre. Pensez au bon vieux cadre Peugeot que l’on appelait à l’époque « la randonneuse ».

Petite astuce également, faites attention aux mots clés que vous utilisez lors de vos recherches sur Leboncoin ou 2èmemain. Généralement, si vous ajoutez le mot « voyage » à votre rechercher, les annonces sur lesquelles vous tomberez seront généralement plus chères. Les vendeurs réguliers s’en donnent à cœur joie d’augmenter les prix sur ce type de produit.

Il existe aujourd’hui plusieurs matériaux pour les cadres de vélos. Les principaux sont l’acier, l’aluminium et le carbone. Les cadres en carbone sont plus fréquents sur les vélos de route. Pour du vélo de voyage, on partira majoritairement sur des cadres acier ou aluminium.

Quand vous discutez avec des passionnés de cyclotourisme, beaucoup vous diront de prendre un cadre en acier. L’idée derrière est de pouvoir rapidement le réparer si jamais celui-ci se casse. C’est à dire pouvoir trouver un poste à souder dans n’importe quelle ferme du coin et ressouder votre cadre. Et oui, car l’acier se soude facilement alors que l’aluminium non. Il n’empêche, pour tout ça : 1- il faut savoir souder à l’arc et 2- vous ne vivrez cette situation que si vous faites un long voyage du type tour du monde et que vous vous retrouvez dans un coin paumé. De plus, les cadres en aluminium d’aujourd’hui sont nettement plus solides que les anciens et il est très rare qu’ils cassent. L’avantage de l’aluminium c’est aussi qu’il est plus léger que l’acier. Bref, pour notre aventure française et suisse, le choix du matériau importe peu finalement.

Pour le cadre, le plus important c’est de choisir la bonne taille. Pour ça, le mieux est de l’essayer. Au début, vous pouvez aussi aller chez un réparateur de vélo et lui demander quelle est la taille qui vous correspond. Il faut aussi que les dimensions du cadre vous conviennent. Il faut que vous soyez bien dessus, à l’aise pour changer les vitesses et rester des heures dessus sans avoir mal au dos.

L’autre facteur, c’est aussi le poids. Si vous voulez faire beaucoup de montagne, c’est important. Sinon, ce n’est pas primordial. Autant être un peu plus lourd et avoir un cadre solide qui va durer dans le temps.

Vous choisirez également la forme du cadre. Certaines marques vendent encore des vélos de voyage avec une gamme dite féminine (« cadre en V ») et une gamme dite masculine (cadre droit). Les cadres en V sont définis comme des cadres pour les femmes car historiquement ils permettaient de pouvoir porter une jupe ou une robe à vélo. Soit dit en passant, il existait le même type de cadre pour les curés et leurs soutanes. Aujourd’hui, ces cadres peuvent être utiles en ville lorsque vous faites des arrêts fréquents car ils permettent de passer plus facilement la jambe et de pouvoir descendre rapidement de son vélo. Toutefois, pour un vélo de voyage, que vous soyez un homme, une femme ou autre, nous vous déconseillons de choisir ce type de cadre. Préférez plutôt le cadre droit sur lequel vous allez pouvoir accrocher une sacoche ou des bidons.

Cadre en V ou « cadre femme »
Cadre droit

Victor est finalement parti sur un cadre de la marque allemande Ortler. C’est un vélo spécifique au vélo de voyage. Nathan a pris une gamme au-dessus. Il s’agit d’un VTC de la marque Giant.

La transmission :

La définition d’une transmission n’est pas vraiment la même pour tout le monde. La majorité des gens appelle transmission l’assemblage : plateaux, chaîne, cassette et les dérailleurs qui vont avec. Certains y ajouteront les manettes voire même les freins. Ici, nous resterons sur le sous-entendu général.

Les marques principales de transmission se comptent sur les doigts d’une main :

  • Shimano : marque japonaise réalisant tout type de modèle ;
  • Stram : marque américaine réalisant tout type de modèle ;
  • Campagnolo : marque italienne spécialisée en vélo de route.

La plus répandue reste tout de même la marque « shimano ». A première vue, sur une annonce, ça semble être un gage de qualité sauf que tous les shimano ne se valent pas. Plus vous monterez en gamme, plus votre transmission sera chère et donc votre vélo avec. Néanmoins, c’est une partie du vélo sur laquelle il ne faut pas faire trop d’économie. Plus tu montes en gamme, plus tu gagneras en fluidité. L’usure ne sera également pas la même. Pour te renseigner sur les différentes gammes, de nombreux blogs en parlent très bien. Pour un voyage comme le notre, la gamme moyenne « shimano Alivio » est suffisante. Du « shimano deore » sera toujours mieux mais le prix sera plus élevé.

Dérailleur arrière Shimano Alivio
Dérailleur avant Shimano Tourney

Après bien sûr, il y a le nombre de plateaux et de vitesses. Pour se laisser la possibilité de grimper quelques cols, nous préconisons d’avoir 3 plateaux et un minimum 7 vitesses. Tout est une question d’usage bien entendu. Nos vélos sont dotés de 3 plateaux et 8 vitesses. Avec tout le poids que l’on avait sur nos vélos, dans les pentes supérieure à 10%, nous sentions qu’il nous manquait 1 à 2 vitesses ou des pignons avec plus de dents. Au lieu d’augmenter le nombre de vitesse, il est aussi possible d’avoir une cassette agencée d’une manière différente : les 7 premières vitesses s’enchaînent de manière régulière et la dernière vitesse (la plus grande) avec un nombre de dents bien plus important (minimum 32). Ainsi, vous pourrez utiliser l’ensemble des vitesses au quotidien et passer sur la dernière les rares fois où vous vous retrouverez dans des pentes fortes.

Cassette 9 vitesses

Bien sûr, quand vous achetez un vélo d’occasion, c’est bien de tester le vélo et de vérifier que les vitesses passent bien. L’usure des plateaux et des vitesses est aussi un bon indicateur pour savoir si le vélo a déjà fait beaucoup de kilomètres. Cela se remarque à la forme des dents. Si elle ressemble plus au Puy de Dôme qu’à l’Aiguille du midi, c’est que la transmission est un peu usée. Généralement, le deuxième plateau est le plus utilisé. C’est lui qu’il faut regarder en premier. Différentes tests existent également pour vérifier l’état de la chaîne. N’hésitez pas à vous renseigner sur internet. Toutefois, la chaîne est une pièce d’usure que vous allez devoir changer après quelques milliers de kilomètres si celle-ci a été correctement entretenue.

Dans le détail, vous pouvez aussi regarder la marque et le type de « manettes » ainsi que le pédalier. C’est ce qui permet de passer les vitesses. Mais notre expertise s’arrête au fait de savoir régler ses manettes.

Pour le pédalier comme la cassette, les anciens vélos possèdent souvent des pédaliers qui sont soudés aux plateaux et des cassettes qui sont liées à la roue libre. Ainsi, le jour où vous voudrez changer de cassette, vous serez obligés de changer de roue en intégralité. Idem pour les plateaux et leur pédalier. La meilleure manière de savoir si c’est votre cas, c’est de démonter ces différentes parties pour vérifier qu’elles soient libres.

Les roues (jantes + pneus) :

Sur les roues, il y a grosso modo 2 tailles différentes : les roues en 28 ou en 26 pouces. Les unités de mesure sont différentes entre les pays. Toutefois, depuis 20 ans désormais une norme européenne (norme « ETRTO ») oblige les constructeurs à indiquer les dimensions de la manière suivante :

  • le diamètre extérieur de la roue en mm ;
  • la largeur de la roue en mm ;
  • la gamme de pneu pouvant être utilisée sur la roue en mm.

Pour du cyclotourisme,un diamètre de roue de 622m est généralement préconisé. Il correspond à des roues de 28 pouces en ancienne appellation anglo-saxonne soit des roues de 700mm en ancienne appellation française. Cela vous permettra d’aller plus vite qu’avec du 26. Concernant la largeur de la jante, cela dépendra du type de chemin sur lesquels vous comptez aller avec votre vélo. Une jante de 20mm est très large mais vous permettra de vous rapprocher du VTT et d’aller dans les chemins en terre avec du poids sans aucun problème. Généralement, les largeurs de jante utilisées pour des vélos de voyage sont plus petites. Et enfin, les pneus conseillés en cyclotourisme ont une largeur entre 30 et 40mm. Si vous souhaitez avoir un peu plus de vitesse, privilégiez une gamme entre 30 et 35mm.

Un autre paramètre important est également le nombre de rayons que possède votre roue. Plus vous aurez de rayons, plus celle-ci sera solide et pourra supporter du poids. Au-delà des 30 rayons, vous pouvez considérer cela comme du solide.

Quand vous choisissez un vélo d’occasion, c’est très important de vérifier que les roues ne soient pas voilées. Une roue voilée ne tournera pas droit. Un petit voile est facilement rattrapable avec les bons outils. Toutefois, certains voiles sont irrécupérables. L’autre paramètre à vérifier c’est aussi l’état de la jante. Lorsque le vélo a mal été utilisé, la bande de freinage peut être abîmée, voire creusée notamment si le vélo possède des freins à patins qui n’ont pas été renouvelés et qui ont pu frotter acier contre acier. Ce type de situation induit une usure nettement plus rapide des patins. Cela peut représenter un coûts important si vous devez les renouveler tous les 500km.

Pneus Swhalbe Marathon
Moyeu Dynamo Shimano

Si la roue possède un moyeu dynamo, c’est un plus sans être toutefois indispensable. Vous pourrez simplement avoir une lumière qui s’allume avec le mouvement de votre roue ou avoir un moyeu spécifique pour produire de l’énergie et recharger votre téléphone en roulant. Certains moyeux dynamo peuvent entraîner un frottement important lorsque la roue tourne, ce qui peut vous ralentir légèrement. Par ailleurs, il existe d’autres systèmes d’éclairage tout simple composés d’une bobine et d’aimants fixés sur les rayons (par exemple la marque Reelight).

Pour le pneu, Victor a pu en faire les frais. Il a crevé plus de 11 fois durant le voyage. Il ne faut donc pas hésitez à prendre de la marque pour s’enlever une épine du pied. L’idéal en cyclotourisme c’est la marque : Schwalbe marathon. C’est un peu cher à l’investissement mais au moins vous n’aurez aucun souci de crevaison. La marque Schwalbe produit également des chambres à air rembourrées. Avec cela, vous mettez toutes les chances de votre côté pour éviter les crevaisons récurrentes.

Sur un vélo d’occasion, vous pouvez regarder l’état d’usure du pneu. C’est à dire, regarder à quel point il est lisse. Plus le pneu est lisse, plus il est vieux et plus vous glisserez sous la pluie et plus il aura une tendance à la crevaison. Faites également attention à l’état de la gomme, si celle-ci est craquelée, fissurée ou sèche.. Après, le pneu est une partie que vous pouvez facilement changer avant votre départ en voyage ou racheter en cours de route. ça peut toutefois être un argument pour négocier le prix avec le vendeur.

Pour finir, comme dit précédemment, vous devez choisir la largeur du pneu. Un pneu plus large te permettra de mieux passer dans des chemins en terre Un pneu plus fin te permettra d’aller plus vite sur la route. Pour ce que nous avons pu faire en France, c’est à dire majoritairement de la route, le pneu plus fin (entre 30 et 35mm) est plus approprié. Le curseur est à placer entre la vitesse attendue et la protection de la roue que le pneu procure.

A titre d’exemple, ce qu’on appelle les vélos « gravel », ce sont des vélos de route adaptés en vélo de voyage. C’est la grande mode actuellement. Les pneus sont très fins. Pour les fans de vélo, ça leur permet d’utiliser le même vélo pour leurs sorties route du week-end et pour partir en vacances pendant quelques temps.

Les freins :

Cette partie du vélo est très importante car c’est l’un des principaux garants de votre sécurité. Des freins qui freinent bien (qui pilent!) par tous les temps, c’est indispensable et surtout lorsque l’on a des sacoches bien chargées.

Il existe trois familles de freins : les freins sur jante (à patins), les freins à disque et les freins à tambour. En cyclotourisme, on privilégiera les freins sur jante ou les freins à disque, selon les performances et les conditions de routes attendues. Les freins à tambour sont à écarter car difficile à entretenir en cas de pépins. Ils sont en général dédiés à un usage citadin et ne posent quasiment jamais de problèmes, mais imposent de gros travaux ou de se rendre dans un atelier compétent pour les réparer.

Freins à disque

Les freins à disque sont les plus performants par tous les temps lorsque ceux-ci sont bien réglés. Ils nécessitent peu d’entretien et sont assez faciles à régler. Cependant ils sont généralement plus coûteux, nécessitent des roues spécifiques et ne sont pas compatibles avec tous les cadres !

Les freins sur jante sont les plus communs et se déclinent en trois familles : les freins à étrier ou à mâchoires, les cantilevers et les V-brakes (ou freins à tirage linéaire – linear pull). Les freins à étrier équipent la majorité des vélos de route et vieux vélos de ville. Les cantilevers se retrouvent sur les VTT des années 90-2000 et les V-brake sur les vélos plus récents. Tous feront l’affaire sur un vélo de voyage, mais les plus efficaces sont les V-Brakes. Ils peuvent être un peu compliqués à régler au premier abord, c’est une question d’habitude et d’expérience, mais une fois correctement ajustés peuvent rivaliser de puissance avec les freins à disque. Il se réparent facilement et les pièces détachées sont très faciles à trouver.

Tous types de freins peuvent être montés avec des câbles en acier ou bien des gaines hydrauliques. On les appelle alors les freins hydrauliques car la gaine est remplie d’un liquide. C’est la mode sur les vélos neufs mais c’est aussi plus compliqué à régler et changer. N’étant pas nous mêmes réparateurs de vélos, nous vous conseillerons les bons vieux câbles en acier.

La potence et le guidon :

La question du guidon de la potence est intimement liée à la posture que l’on a sur son vélo. Il est important que vous vous y sentiez bien et que vous puissiez changer de position. En effet, vous aurez vite marre de rester tout le temps dans la même position quelque soit le temps. En effet, on se couche généralement lorsqu’on prend le vent de face et on cherche à bien tenir le guidon lorsque l’on souhaite tirer sur les bras en pleine côte. La potence et le guidon seront des parties du vélo que vous améliorerez avec le temps, une fois que vous aurez passé plusieurs heures sur votre vélo.

Potence réglable

Pour la potence, c’est un plus qu’elle soit réglable. Cela vous permettra de régler votre position sur le vélo plus finement. Ce n’est toutefois pas indispensable. Victor a un guidon plutôt haut alors que celui de Nathan est plus bas et se rapproche plus d’un vélo de route. En cyclotourisme, vous retrouverez rarement de suspensions. Cela concernera plutôt du VTT et ses différentes déclinaisons comme le vélo de descente.

Pour le guidon, les guidons dits « papillons » sont souvent vus sur les vélos de voyage, et permettent un grand nombre de postures. Nous n’avons pas eu l’occasion de tester mais cela semble plutôt agréable. L’important de notre point de vue est d’avoir la possibilité de positionner ses mains à 3 endroits différents. Pour cela, vous pouvez très bien acheter un guidon droit et y ajouter des prolongateurs ou des bar-ends. Vous aurez ainsi facilement 3 positions différentes.

Guidon papillon avec prolongateurs
Guidon droit avec bar ends

La selle :

Une des marques les plus connue est la marque « Brooks ». Il s’agit d’une selle en cuir qui est très dure neuve et se détend petit à petit pour prendre la forme de ton fessier. Il est donc contre-productif voir risqué d’acheter ce type de selle d’occasion. La selle aura alors la forme du fessier de l’ancien propriétaire. Les selles Brooks coûtent chères. Il faut compter dans la centaine d’euros. Certains estiment qu’il faut plusieurs centaines de kilomètres avant qu’une selle se fasse au fessier de son utilisateur. Les débuts peuvent donc parfois être douloureux. L’avantage d’une selle brooks, c’est qu’elle est increvable. Vous la garderez toute votre vie !

Selle Brooks Imperial

N’ayant pas les moyens pour ce type de selle, nous avons avons fait le choix de garder nos selles d’origine. Aujourd’hui, il faut savoir que les nouvelles selles sont globalement bien faites. Elles dureront peut-être longtemps mais ne vous feront pas plus mal aux fessiers que les brooks. Durant le voyage, nous n’avons jamais eu mal aux fesses. Les cyclotouristes vous diront qu’il faut tester sa selle sur plusieurs jours (au moins 4) pour voir si elle vous convient.

En discutant avec d’autres hommes du sujet, certains nous ont témoigné le fait que leur selle les insensibilisait au niveau du pénis (en réalité il s’agit plutôt du périné en général). Cela peut provoquer des douleurs intenses. Bref, on n’est pas tous pareil face à la selle de vélo. C’est comme les chaussures, il faut trouver celle qui est à son pied. Et puis, cela dépend beaucoup de ce que l’on porte comme vêtement pour faire du vélo. Nous préconisons de mettre un cuissard assez rembourré sans caleçon. Vous serez bien protégé et n’aurez pas de frottement.

Accessoires :

Comme en ville, la sonnette est indispensable sur un vélo. Nous avons des copains qui ont même installé un klaxon à air-comprimé. C’est très puissant ! Ce n’est pas adapté à la ville mais ça permet de « gueuler » sur les voitures quand elles font n’importe quoi.

Pour le porte-bagage arrière, si vous partez longtemps, nous vous conseillons d’en prendre un qui accueille des charges maximales de 25kg. Sur un long voyage, on est souvent amené à mettre beaucoup de poids à l’arrière. C’est normal, la partie arrière est plus solide que l’avant. Les fixations du porte-bagage sont aussi importantes. Il tiendra mieux s’il est fixé sous la selle et au niveau de la roue. Nathan a cassé le sien en fin de voyage avec le poids de ses sacoches. Heureusement, il a pu en retrouver facilement grâce aux copains.

Sonnette pour alerter les badauds
Porte-bagage arrière de 30kg max

Sur le porte-bagage avant, nous n’avons pas de préconisation. Cela dépend beaucoup de la manière dont tu souhaites organiser tes sacoches. Sur un voyage court (quelques semaines max), c’est possible de partir léger. Dans ce cas, le porte-bagage avant peut ne pas être nécessaire. Une simple plateforme fixée à la potence ou un sac étanche pour la tente et le duvet fixé sur le guidon peut suffire. Pour un voyage long, on a vite besoin de 4-5 sacoches. Le porte-bagage avant devient alors nécessaire.

Pour les sacoches,si vous voulez être tranquille en matière d’étanchéité et ne pas avoir à vous poser trop de questions dès qu’il pleut, orientez-vous vers les marques Vaude ou Ortlieb. Décathlon s’améliore également de plus en plus. Les dernières gammes sorties semblent intéressantes mais nous n’avons pas eu l’occasion de les tester. Certains modèles de sacoche possèdent des filets à l’extérieur. Victor en avait. C’est assez pratique pour y mettre les choses qui puent (fromages) ou qui doivent être faciles d’accès (pantalon de pluie). Avoir une sacoche de cadre est également très pratique pour mettre les outils. Pour finir, c’est aussi très agréable d’avoir une sacoche ou un petit sac accroché à son guidon pour y mettre un peu tout son « bordel » et ce qui a de la valeur (clés, porte-feuille, etc.). Nous avions tous les deux des sacoches de guidon qui sont rapidement détachables. Cela nous permettait d’emmener les objets les plus importants avec nous lorsque nous faisions des pauses telles que s’arrêter pour acheter à manger. Lors du chargement du vélo, il faut faire attention à ce que le poids soit bien réparti. Vous gagnerez en maniabilité et en équilibre.

Une chose sur laquelle il ne faut pas passer à côté ce sont les lumières. Même si le but n’est pas de rouler de nuit, en voyage, vous pouvez rapidement vous retrouver en galère à faire 15km de plus à la tombée de la nuit. Sans être à Las Vegas, c’est important que la personne tout comme le vélo soit visible de loin. C’est la meilleure manière d’être en sécurité. L’idéal c’est d’avoir 1 lumière blanche située à l’avant et 2 lumières rouges à l’arrière (une sur le porte-bagage arrière et l’autre derrière le casque). La lumière avant ne servira qu’à prévenir les véhicules qui peuvent arriver en face. Si vous voulez voir la route qui est devant vous, rien de tel que la bonne vieille frontale. A la différence d’un spot fixe au niveau de la fourche, elle vous permettra de voir aussi à votre gauche et à votre droite en tournant la tête. Les lumières arrières seront comme les feux de positions d’une voiture. Ils délimiteront le vélo et le cycliste. En plus de ça, vous pouvez ajouter des clips réfléchissants sur les rayons de vos roues ainsi que des stickers réfléchissants sur votre cadre. Le gilet réfléchissant viendra compléter votre attirail.

Sur les lumières, les recommandations officielles sont les suivantes : Catadioptre blanc et feu blanc à l’avant, catadioptre rouge et feu rouge à l’arrière, catadioptres oranges sur les roues, catadioptres oranges sur les pédales et gilet réfléchissant hors agglo la nuit par visibilité réduite.

Après plusieurs mois sur la route, un autre élément ajoute du confort : la béquille. Nous avons fait le choix de prendre une béquille centrale chez décathlon. Elle est lourde mais c’est tellement agréable de pouvoir poser son vélo n’importe où sans avoir à chercher un mur ou un arbre à proximité.

Béquille centrale Décathlon
Pédale avec cale-pieds

En cyclotourisme, les gardes-boues ne sont pas indispensables. Ils ajoutent du poids et peuvent être amenés à frotter contre les roues en cas de passage boueux. En voyage, il faut accepter d’être un peu sale. Et puis, lorsqu’il pleut, on sort généralement le pantalon de pluie et les sur-chaussures. Ce n’est donc pas grave si l’on reçoit les projections des roues.

Concernant l’antivol, nous avons fait le choix de ne pas prendre de U mais de partir avec de petits antivols tout simple. La majorité des endroits où nous passions ne craignaient rien. En campagne, vous pouvez facilement laisser votre vélo dans la rue sans l’attacher le temps de faire quelques courses. ET puis, avec les sacoches, peu de gens oseront vous voler votre vélo. Il est bien trop lourd et lent à manipuler. Les seuls points de vigilance sont lorsque nous traversions des villes. L’avantage pour nous c’est que nous étions deux. Toutefois, en contexte urbain, nous trouvions systématiquement un lieu sécurisé où les laisser (une cave, un local vélo ou une cour).

Pour résumer notre expérience dans ce voyage de plus de 3 500km, voici une synthèse des dépenses que nous avons chacun eu sur nos vélos :

Victor : 730€ = 250€ (achat vélo) +300€ (6 sacoches) + 50€ (porte-bagage avant) + 10€ (bidons) + 20€ (outils) + 100€ (réparations et améliorations en cours de voyage)

Nathan : 305€ = 220€ (achat vélo) + cadeau (5 sacoches) + cadeau (bidons) + cadeau (outils) + 85€ (réparations et améliorations en cours de voyage)

Vélo de Nathan
Vélo de Victor

Au-delà de tout ce qui vient d’être dit, le principal conseil que l’on peut vous donner c’est de vous appuyer sur votre entourage. Vous avez forcément un copain ou une copine très impliqué(e) dans un atelier vélo et qui passe une grande partie de son temps à regarder les annonces. N’hésitez pas à lui envoyer les caractéristiques du vélo pour lui demander son avis voire même d’aller découvrir le vélo avec elle/lui.

Finalement, comme dans tous domaines, la question est de savoir où l’on souhaite placer le curseur. Etes-vous prêt à réparer régulièrement votre vélo et à passer du temps dessus pour y apporter les améliorations nécessaires ? Souhaitez-vous construire votre vélo pièce par pièce en fonction des attentes que vous avez ? Ou bien, prendrez-vous un vélo tout prêt et tout fait au risque qu’il vous corresponde moins ?

Ce qu’il faut retenir tout même c’est qu’un vélo comme tous les véhicules, ça s’entretient ! Dès qu’un coup de pédale est donné, il y a forcément une petite partie qui se dévisse, un petit réglage qui se défait. Il faut donc régulièrement nettoyer sa chaîne et son dérailleur, y ajouter du gras et éventuellement resserrer les câbles. Pour les freins à patins c’est la même chose. Les pneus se regonflent régulièrement. La pression maximale est indiquée dessus.

En voyage, votre vélo c’est votre maison. Il ne fait donc aucun doute que vous en prendrez soin !

En espérant que notre petite expérience permette à d’autres de passer le cap et d’entrer dans l’incroyable univers du cyclotourisme ! Bonne route.