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La SCOP Les mains sur terre

16/02/2022

Arrivée à Albi le soir tard après le vent et la pluie dans une grande maison dans laquelle nous avons pu faire sécher nos affaires et prendre une bonne douche. Nous avons été accueilli à bras ouverts par Pascale, son mari (Pascal aussi) et leurs deux enfants (Octave et Mathilde). La maison était tellement grande que nous avons même eu le droit à une chambre chacun. Quel luxe !

Nous avons eu besoin d’un peu de temps pour nous remettre de nos péripéties de cyclistes. En effet, avec la météo ces 3 derniers jours furent dur physiquement et mentalement. On a donc pris notre matinée avant de rejoindre toute l’équipe dans les locaux de Les mains sur terre situés derrière l’école des mines d’Albi.

La SCOP Les mains sur terre est l’émanation de l’association l’Envers. En effet, 3 femmes (Pascale, Marion et Inès) se sont rencontrées dans cette association étudiante qui louait des toilettes sèches. Toutes les trois ont fait le choix de créer cette magnifique entreprise à multi-activités. En effet, la SCOP a repris l’activité de location de toilettes sèches de l’association l’Envers. Cela concerne environ un tiers de leur activité. Il s’agit ici de toilettes sèches traditionnelles avec sciure dont les matières sont compostées en andain. Comme Ecosec, Les mains sur terre se sont aujourd’hui dotées d’une magnifique cacaravane contenant 4 cabines, 1 cabine PMR et 1 urinoir masculin 5 places. Les salariés étaient également en cours de construction d’une petite carriole constituée d’une unique cabine avec accès PMR que n’importe qui pourra louer pour son mariage ou tout autre événement privé.

Interview de Pascale
Visite de la cacaravane avec Inès

En parallèle, la SCOP a développé une champignonnière où poussent des pleurotes sur du marc de café récolté auprès des commerçants du centre-ville d’Albi ainsi qu’une expertise en matière d’accompagnement au compostage de proximité et d’animation de jardins partagés.

Depuis très récemment, la SCOP a recruté Florian afin qu’il développe à plus large échelle l’activité de compostage des déchets organiques issus des restaurations collectives. Les mains sur terre a de nombreuses corde à son arc, c’est ce qui lui permet de garder une certaine stabilité et de pouvoir maintenir 4 emplois à temps pleins.

La pluie nous empêchant d’aller retourner la fumière, nous avons mis la main à la patte et aidé Inès à concevoir un urinoir féminin à destination de l’événementiel. Quelque chose de pratique pour les femmes et qui donne envie ainsi que facilement démontable pour les loueurs. Challenge délicat mais accepté ! C’était super d’avoir pu bricoler un peu. ça change du vélo et ça fait moins mal aux fesses.

Le soir, nous avons pu profiter de la magnifique ville d’Albi. Nous vous conseillons d’ailleurs de visiter la cathédrale pour y découvrir sa décoration intérieure. C’est splendide et très bien entretenu !

Plafond de la Cathédrale d’Albi
Centre d’Albi de nuit

Après un petit temps de réparation et de réglage des vélos, nous repartons au bout de 2 jours pour rejoindre Grazac et partir à la rencontre de Bernard.

Quelques jours plus tard, un tout autre contexte, nous retrouvons Inès à Toulouse. Une partie de son travail consiste à réaliser l’entretien de toilettes sèches mises en place par la mairie de Toulouse sur un terrain où vivent environ 250 personnes d’origine Roms. Cette visite fût rapide afin de ne pas être trop intrusif. Nous avons pu parler avec quelques habitant.e.s du camps qui ont un regard assez critique sur les installations. En effet, malgré l’entretien, les installations sont dans un état déplorable et mérite réparation. L’évacuation des urines fonctionne mal. De plus, l’assise ne semble pas adaptée aux habitudes des usagers. A tel point que certain.e.s préfèrent réaliser leurs besoins à l’extérieur un peu partout autour des toilettes plutôt que dedans. Ces personnes sont en réelle précarité sanitaire ! On le voit notamment avec les containers à poubelle pleins à craquer qui ne sont pas vidés et qui font augmenter le nombre de rats présents sur le camps. On le remarque également lors des vidanges des toilettes sèches. Les selles font état de personnes malades. Et tout cela, juste derrière une immense grande surface et un quartier plutôt chic de Toulouse. Cette situation est un bon exemple d’une installation qui a été mise en place pour répondre à une situation d’urgence. Malheureusement, comme bien souvent pour ce type d’initiative, le processus n’a pas utilisé suffisamment d’ingénierie social. La solution ainsi retenue ne correspond pas aux besoins des habitant.e.s.

Échange sur les installations mises en place
Décharge à ciel ouvert à l’entrée du camps

Cette visite nous a profondément marquée. Même en France où nous nous vantons d’être le pays précurseur des technologies de l’eau et de l’assainissement, nous ne sommes pas capables de donner des conditions sanitaires correctes à des familles et à leurs enfants. Dans un pays riche comme le notre, cette situation nous désole. Deux rues plus loin, la majorité des gens font leurs besoins dans de l’eau potable… Sans commentaire…

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