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Philippe Roux

10/02/2022

A notre arrivée à Montpellier, Philippe Roux est la première personne que nous avons pu rencontrer. Il est ingénieur de recherche à l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE). Depuis de nombreuses années désormais, il travaille sur l’outil qu’est l’Analyse de Cycle de Vie ou ACV pour les intimes.

Il s’agit d’un outil permettant d’analyser finement les impacts environnementaux d’une fonction suivant différents critères. C’est une méthode normalisée (ISO 14040 à 14043). L’objectif de celle-ci est de recenser et quantifier, tout au long de la vie d’un produit ou lors de la réalisation d’un service, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines. Elle en évalue les impacts potentiels puis interprète les résultats obtenus en fonction de ses objectifs initiaux.

Au travers de son expertise dans le domaine, Philippe a co-fondé le pôle de recherche ELSA (Environmental Life cycle and Sustainability Assessment). Ce groupe associant plusieurs scientifiques issuent de domaines différents focalise ses recherches sur l’ACV appliquées aux agro-bio procédés. C’est dans ce cadre que Philippe a effectué des ACV sur différents systèmes d’assainissement. C’est ce qui nous a particulièrement intéressé pendant cette interview. Nous voulions comprendre quels étaient les résultats de ces recherches et quels sont, selon eux, les systèmes d’assainissement les moins impactant.

Pour travailler sur les procédés de dépollution des eaux, Philippe s’est notamment associé à l’équipe de recherche REVERSAAL d’INRAE Lyon (Réduire, réutiliser, valoriser les ressources des eaux résiduaires). Cette dernière réalise de nombreuses mesures sur les différents systèmes de traitement depuis plusieurs années. Les résultats de leurs recherches ont ainsi pu alimenter l’analyse de Philippe.

Les locaux du pôle ELSA sont situés au sein de l’école d’ingénieur SupAgro dans le quartier des Arceaux de la Ville de Montpellier. Philippe nous y a reçu pendant 1h30 malgré son emploi du temps bien chargé. Sans nous connaitre, celui-ci a bien voulu nous exprimer clairement son point de vue sur le modèle d’assainissement actuel. Sans parler de revalorisation, nous avons pu échanger sur l’impact réel des différents systèmes en place aujourd’hui. Cette discussion nous a également permis de déconstruire certaines idées reçues (exemple la réutilisation des eaux usées n’est pas systèmatiquement une bonne idée et ne génère pas systèmatiquement des économies d’eau) et qu’il faut se méfier du green washing de certaines alégations “commerciales“. A savoir que l’équipe de Philippe a créé un logiciel (acv4E) mis à disposition de n’importe qui et en particulier à destination des collectivités territoriales afin qu’elles puissent disposer d’un outil d’aide à la décision lors du choix d’un nouveau système d’assainissement.

Philippe nous a notamment confirmé dans l’idée qu’il est temps de changer de nombreux paradigmes en raison des enjeux planétaires sur le climat et la biodiversité et que malheureusement, c’est à notre génération de s’y coller. Nous sommes donc sur la bonne piste en questionnant le modèle actuel d’assainissement. Nous ressortons de cette interview avec pleins de questions et de sujets à explorer.

Travaux de recherche de Philippe Roux et son équipe :

https://acv4e.inrae.fr/fr/documentation/
Empreinte eau & ACV : le MEMENT-EAU
Logiciel ACV4E
Logiciel WASABI

Vidéo pédagogiques :
ACV & systèmes d’eau territoriaux
L’ACV en 3 minutes

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